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Les populations en bonne santé ont un taux naturel de crois-
sance annuelle compris entre 5 % et 6 % (Dunham 2012), soit
un maximum théorique de 7 % (Hanks, 1973). Les 7,4 % estimés
de prélèvement illégal en 2011 montrent une tendance insoute-
nable : les éléphants sont tués plus vite qu’ils ne se reproduisent.
Si cette tendance se poursuit sur plusieurs d’années, les niveaux
de braconnage actuels provoqueront des baisses considérables
de la population dans la majeure partie du continent.
APERÇU SOUS-RÉGIONAL
Depuis un certain temps, on constate des tendances de bracon-
nage inquiétantes en Afrique centrale. Depuis le début du pro-
gramme de suivi MIKE, cette zone ne cesse d’enregistrer les plus
hauts niveaux de braconnage par rapport à toutes les autres sous-
régions. En 2006, les niveaux PIKE étaient de 0,5, ce qui signifie
qu’environ la moitié des carcasses d’éléphants découvertes lors
des patrouilles dans les sites MIKE étaient signalées comme
tuées illégalement. En 2011, cependant, les niveaux PIKE avaient
atteint 0,9. Ce niveau extrêmement élevé dépasse celui de toutes
les autres sous-régions africaines. Certains des sites MIKE en
Afrique centrale sont également des sites inscrits au patrimoine
mondial de l’UNESCO, comme la réserve de faune à okapis, le
parc national de la Salonga et le parc national des Virunga en
République démocratique du Congo (RDC), où toutes les car-
casses d’éléphants trouvées lors de patrouilles en 2011 ont été
identifiées comme ayant été tuées illégalement (CITES 2012a).
Le parc national de Kahuzi-Biega est un autre site de RDC ins-
crit au patrimoine mondial, où la population d’éléphants a été
réduite à seulement 20 individus en raison de conflits armés qui
perdurent dans la partie orientale du pays (CITES 2012a).
Sur la base de ces données, il a été calculé que 14 % de l’ensemble
de la population d’éléphants des sites MIKE de la sous-région
d’Afrique centrale ont été tués en 2011 (CITES 2012a). Encore
une fois, ce pourcentage est beaucoup plus élevé que dans n’im-
porte quelle autre région en Afrique ; il est deux fois supérieur à
la vitesse à laquelle les populations d’éléphants en bonne santé
sont capables de se reconstituer. Ces estimations sont étayées
par d’autres rapports provenant de la région, qui indiquent des
chiffres similaires voire pires (Bouché
et al.
2010 ; 2011 ; Poile-
Indice PIKE
Indice PIKE
Indice PIKE
Indice PIKE
Afrique centrale
Afrique orientale
Afrique australe
Afrique occidentale
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
2002 2003 2004 2005 2006
2008
2007
2009 2010 2011
2002 2003 2004 2005 2006
2008
2007
2009 2010 2011 2012
2012
2002 2003 2004 2005 2006
2008
2007
2009 2010 2011 2012
2012
2002 2003 2004 2005 2006
2008
2007
2009 2010 2011
Les barres verticales représentent un intervalle de confiance à 95 %.
Figure 10 :
proportion d’éléphants tués illégalement dans les
sites MIKE d’Afrique en 2011.