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TENDANCES DU BRACONNAGE
Depuis sept ans, une nette augmentation du niveau de braconnage d’éléphants est obser-
vée dans l’ensemble des sous-régions africaines. Le braconnage a atteint un niveau record
en 2011, sans doute aussi en 2012, et ce, depuis la mise en place d’un suivi systématique,
il y a plus de dix ans. On estime qu’en 2011, environ 7,4 % du total des populations d’élé-
phants vivant dans les sites d’éléphants de toute l’Afrique ont été tués illégalement. Ces
sites représentent 40 % de la population totale d’éléphants d’Afrique, ce qui signifie que
17 000 bêtes ont été tuées rien que dans ces sites.
Les données compilées par le programme MIKE de la CITES
(voir l’encadré pour plus d’informations) sont utilisées pour
mesurer les tendances des niveaux d’abattage illégal d’élé-
phants et sont actuellement les meilleures données quantita-
tives disponibles sur l’abattage illégal des éléphants en Afrique.
ABATTAGE ILLÉGAL DES ÉLÉ-
PHANTS D’AFRIQUE : TENDAN-
CES ET ÉLÉMENTS MOTEURS
Créé en 1997 suite à la 10e Conférence des Parties à la CITES
à Harare, au Zimbabwe, le Programme de suivi de l’abattage
illégal des éléphants (MIKE) est chargé de collecter et de dif-
fuser des informations sur les tendances du braconnage des
éléphants dans les États de l’aire de répartition en Afrique et
en Asie. L’objectif de MIKE est d’établir un système de suivi
normalisé et de mesurer les tendances de l’abattage illégal
des éléphants d’Afrique et d’Asie. Les informations collectées
sont utilisées afin d’éclairer la prise de décision concernant
les éléphants.
Les données de MIKE sont issues des informations fournies
par les patrouilles de terrain dans les sites MIKE désignés,
Le Programme de suivi de l’abattage illégal des éléphants
comprenant des zones protégées et d’autres zones de l’aire
de répartition des éléphants. Lorsque les gardiens décou-
vrent une carcasse d’éléphant, ils déterminent la cause du
décès, décès naturel ou tué par les humains, en cherchant
des trous laissés par les balles et en constatant les défenses
manquantes. Ils notent également les coordonnées GPS du
site et remplissent des formulaires types concernant les car-
casses qui sont ensuite transmis au programme MIKE. Bien
qu’il soit possible d’améliorer la quantité et la qualité des
données soumises au programme MIKE, les gardiens ont
jusqu’ici recueilli et transmis des données sur plus de 9 000
carcasses, fournissant ainsi des informations statistiques
considérables pour une analyse approfondie.
Le programme MIKE fonde ses analyses sur les données re-
cueillies sur le terrain par les gardiens de la zone de conserva-
tion dans 60 sites situés dans 31 États de l’aire de répartition de
l’éléphant d’Afrique, dans les quatre sous-régions. Les gardiens
collectent des données détaillées sur toutes les carcasses d’élé-