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AMÉRIQUE DU NORD
Tout comme l’Europe, les États-Unis d’Amérique étaient l’un
des plus grands marchés d’ivoire dumonde à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe siècle. Le pays abritait des usines tra-
vaillant des centaines de tonnes d’ivoire par an pour fabriquer
des touches de piano, des boules de billard et d’autres objets
utilitaires (Martin et Stiles 2008). Dans les années 1950, le
plastique a commencé à remplacer l’ivoire et l’ivoire japonais
moins cher est devenu plus compétitif que celui produit aux
États-Unis. Dans les années 1970, les importations d’ivoire brut
étaient devenues rares et la plupart des pièces travaillées prove-
naient de Hong Kong. Mais au milieu des années 1980, il restait
encore environ 1 400 artisans spécialisés aux États-Unis (Cobb,
1989). Le marché de l’ivoire s’est effondré en 1989 lorsque le
pays a interdit l’importation et l’exportation d’ivoire de moins
de cent ans, conformément à l’interdiction du commerce par la
CITES. Il est toujours légal, toutefois, de travailler et de vendre
de l’ivoire d’éléphant d’Afrique entré aux États-Unis avant 1989.
Il existe aujourd’hui environ 200 sculpteurs qui utilisent l’ivoire
d’éléphant (Martin et Stiles 2008). En raison de sa population
importante et de sa puissance économique, et malgré une taille
très réduite, le marché américain de l’ivoire est classé au deu-
xième rang mondial, derrière la Chine.
Réalisées entre 2004 et 2007, des études sur le marché de
l’ivoire ont montré un niveau modérément élevé d’importations
illégales d’ivoire aux États-Unis, en partie alimentées par les
ventes sur Internet (Williamson 2004 ; Martin et Stiles 2008).
Une analyse d’ETIS a révélé qu’il y avait eu un grand nombre
de saisies d’ivoire, mais en petites quantités, ce qui indique que
le crime organisé n’était pas impliqué (Milliken
et al.
2012).
La ville de San Francisco, aux États-Unis, possédait un grand nombre magasins qui importaient illégalement l’ivoire depuis la
Chine, en le mélangeant avec de l’ivoire de mammouth.