LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE - page 9

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Les réponses
Le commerce illégal des produits forestiers et des espèces
sauvages ainsi que l’exploitation illégale des ressources
naturelles sont désormais largement reconnus comme une
menace importante, aussi bien pour l’environnement que pour
le développement durable, comme le montre le nombre de
décisions de la CITES, de la Commission des Nations Unies
pour la prévention du crime et la justice pénale, d’INTERPOL
et du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment sur la
Somalie et la République démocratique du Congo.
La collaboration internationale visant à l’application des lois, telle
que le Consortium international de lutte contre la criminalité
liée aux espèces sauvages (ICCWC) qui rassemble la CITES,
l’ONUDC, INTERPOL, la Banque mondiale et l’OMD et favorise
la participation d’autres organismes (comme le PNUE) et des
pays, a permis de créer une structure plus efficace d’appui aux
pays dans les domaines policier, douanier et judiciaire. Ces
initiatives ont déjà donné des résultats significatifs.
Le braconnage de l’antilope du Tibet (ou Chiru) pour sa laine
(shahtoosh) a provoqué une chute spectaculaire de la population
(80 à 90 %, soit près d’un million d’individus) dans les années
1990-2000, sur le seul territoire chinois. Suite à cela, de nombreux
efforts sur les plans environnemental, policier et militaire ont été
mis en œuvre pour prévenir leur éradication, comme la mise
en place de l’une des plus grandes zones protégées au monde.
Les populations d’antilopes Chiru se remettent lentement, mais
demeurent très vulnérables et des études complémentaires
s’imposent d’urgence.
Le Brésil est probablement l’un des premiers pays au monde à
avoir pris d’importantes mesures visant à réduire la déforestation
illégale en ciblant l’ensemble de la chaîne criminelle et ses
réseaux. La déforestation de l’Amazonie a atteint son niveau le
plus bas en 2012 depuis le début du suivi forestier en 1988. Elle
a diminué de 64-78 % selon les estimations, principalement
grâce à une approche coordonnée et à l’utilisation de l’imagerie
satellite associée à des enquêtes et opérations policières ciblées.
Ces actions se sont accompagnées de mesures à grande échelle
par le biais du programme ONU-REDD et d’autres initiatives
visant à renforcer les processus participatifs relatifs aux peuples
autochtones, aux parties prenantes et aux moyens de subsistance
alternatifs. De nombreuses régions du monde pourraient
s’inspirer des actions entreprises par le Brésil.
Au cours des deux dernières années, plus de 1 100 gardes
forestiers tanzaniens ont reçu une formation spécialisée réalisée
sous l’égide d’INTERPOL et de l’ONUDC et portant sur la traque
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