LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE - page 14

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mis en œuvre sont adoptés pour blanchir le bois, le charbon
de bois, la viande de brousse, les ressources halieutiques ou
autres produits animaux d’origine illégale. Le commerce illégal
d’espèces sauvages peut recourir à des méthodes complexes,
notamment le trafic, la contrefaçon, la corruption, l’utilisation
de sociétés écrans, la violence, voire le piratage de sites Internet
gouvernementaux pour obtenir ou fabriquer des faux permis.
Ces derniers agissements illustrent le niveau de sophistication
de certains acteurs. Mais la méthode la plus commune et la
plus simple consiste à corrompre des fonctionnaires pour qu’ils
délivrent les permis et les certificats requis ou tout autre docu-
ment utile. C’est ainsi qu’est couramment pratiqué le blanchi-
ment, par le biais des chaînes d’approvisionnement classiques,
du bois, des ressources halieutiques et d’autres produits animaux
d’origine illégale. La corruption, qui fait partie intégrante de la
criminalité environnementale, facilite la commission d’infrac-
tions à tous les échelons de la chaîne logistique et doit donc être
combattue par des mesures exhaustives.
Par sa complexité, le commerce illégal d’espèces sauvages impose
une réponse diversifiée tant locale qu’internationale, à court
terme comme à long terme. Les interventions visant à enrayer
l’essor de ce trafic doivent se traduire par l’adoption de mesures
juridiques, répressives, législatives, réglementaires, de gestion de
l’environnement et de réduction de la demande, et promouvoir
d’autres moyens de subsistance. Pour bien comprendre la situa-
tion, il convient de connaître les relations entre les ressources
environnementales en jeu, leur exploitation légale et illégale, les
vides juridiques existants, l’ampleur et la nature des infractions
commises et la demande qui permet à ce commerce de pros-
pérer. Il convient en outre de prendre en compte la dimension
financière de ce négoce, dont les profits servent fréquemment à
financer conflits et terrorisme.
Le commerce illégal d’espèces sauvages prive les pays en déve-
loppement de milliards de dollars de revenus et d’opportunités
de développement. Compte tenu de l’ampleur de ce problème,
une approche globale s’impose. Pour enrayer l’essor de la crimi-
nalité environnementale, il est nécessaire d’adopter des mesures
juridiques, répressives, législatives, réglementaires, de gestion de
l’environnement et de réduction de la demande, et promouvoir
d’autres moyens de subsistance. Pour bien comprendre la situa-
tion, il convient de connaître les relations entre les ressources
environnementales en jeu, leur exploitation légale et illégale, les
vides juridiques existants, ainsi que l’ampleur et la nature des
infractions commises. Il convient en outre de prendre en compte
la dimension financière de ce négoce, dont les profits servent
fréquemment à financer conflits et terrorisme.
La criminalité environnementale est difficile à définir car elle
implique une série d’infractions de gravité variable. La Conven-
tion des Nations Unies contre la criminalité transnationale orga-
nisée offre un bon point de départ en définissant le crime orga-
nisé comme toute infraction grave commise par trois personnes
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