Journal C'est à dire 217 - Janvier 2016

É C O N O M I E

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“Le concours de médecine n’est pas une boucherie” 1 167 candidats de l’Université de Franche-Comté réunis à Besançon-Micropolis pour le concours du premier semestre. Beaucoup de candidats, peu d’élus : 176 places en médecine, 71 en pharmacie, 23 en dentaire, 50 pour les kinés… Le tournant d’une vie. Université

l’impressionnante salle d’examen ne fait pas retomber la pression. Six allées et des tables à per- te de vue permettent d’accueillir le millier d’élèves. Une petite dizaine - seulement - manque à l’appel. “C’est la huitième fois que nous organisons les épreuves faisait-elle auparavant ? Elle organisait dans des amphi- théâtres distincts. “Pour un concours, nous souhaitons l’équité, que chacun dispose de la même information au même moment. Voilà pourquoi nous sommes ici.” Environ 70 personnes, dont 36 retraités de l’Éducation natio- nale assurent la distribution et le relèvement des copies mais aussi la surveillance. Pour leur première année, les candidats planchent sur des Q.C.M. “C’est équitable pour les départager” témoigne un professeur. à Micropolis” rapporte le professeur Paratte, à l’organisation de l’événement. Comment

Pour beaucoup, la première année est celle où l’on recrache tous ses cours. “Faux, c’est un socle pour les années à venir” corrige le professeur Samain. Le concours est toujours aussi sélectif, cassant. Le professeur se refuse à cette analyse : “Ce réussite (sur 1 200). Sur 55 % de redoublants l’année suivan- te, 43 % ont réussi. Les autres ont été réorientés. Et cela fonc- tionne plutôt bien” assure-t-il. 176 iront en deuxième année de médecine, 71 en pharmacie, 23 en dentaire, 26 en maïeu- tique, 50 en kinésithérapie, 6 en ergothérapie, 5 en psycho. Des passerelles sont également possibles pour rejoindre ensui- te une licence pour les recalés et inversement pour ceux qui ont réalisé une école d’ingénieurs. L’Université de Franche-Comté serait à la poin- te dans ce domaine de reclas- sement. Parmi ceux mis sur la touche, 46 % iront en licen- ce, 20 % en soins infirmiers, 16 % en D.U.T. et 10 % dans d’autres professions paramé- dicales. Réussir du premier coup concer- ne une vingtaine d’élèves pour la médecine. Souvent de très bons éléments qui ont eu une mention “Très bien” au bac ou qui possèdent un an d’avance. “Il faut devenir une machine et répondre de façon automatique. C’est comme si on travaillait à la chaîne” se décourage un élève qui a passé le concours blanc organisé quelques jours plus tôt par les “tuteurs”. Cet- te première année, pour cer- n’est pas la boucherie comme certains vou- draient le laisser entendre. Il y a 22 % de

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr t Retrait F t Épar HF t 1MB cement t 1 révoyanc F t Aut P t .P t P t )BCJU ation t L PJTJST t Commerc FT t &OU reprise

I ls savent de quoi ils parlent. En 1977, alors sur les bancs de faculté Cochin à Paris, Emmanuel Samain passait le concours de première année de médecine. 39 ans plus tard, le doyen de l’U.F.R. Sciences médi- co-sociales et pharmaceutiques à Besançon et son collègue, le pro- fesseur Bernard Paratte, regar- dent d’unœil bienveillant les 1 167 élèves de première année plan- cher sur leur feuille d’examen. “Forcément que l’on se souvient de son premier concours et du stress. On s’attache donc à orga- niser un examen qui soit équi- table pour tous les élèves” pour- suit Bernard Paratte, directeur des études de médecine. À son époque, le concours était tout aus-

si dur : 750 candidats pour 110 places. S’il est organisé à Micro- polis, c’est parce qu’il est impos- sible à la faculté de disposer d’une salle aussi vaste.Elle loue l’espace. Dans d’autres facs, les concours se déroulent dans différents amphis. Mercredi 16 décembre, premier jour des épreuves, les mines des élèves étaient fermées. Arrivé une heure avant le début de l’épreuve, Victor - 18 ans - grille une dernière cigarette sur le par- king de Micropolis. “Je n’ai pas le droit de me planter…Cela fait plus d’un mois que je ne lâche pas mes cours, que je me lève à 6 heures du matin” dit-il. Com- me ses camarades, c’est le grand rendez-vous. Et

Les recalés rebondissent.

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tains un enfer, pourrait évo- luer… Quand ? Peu de profes- seurs assument à visage décou- vert le niveau d’angoisse engen- dré par ce concours. C’est une forme de rite de passage. Un rite de souffrance. Par bonheur, les premières

années de Besançon ne doivent pas se battre pour rentrer dans un amphi bloqué par les étu- diants de 2 ème année. Le second semestre débute. Une nouvel- le pression à supporter jusqu’à la fin de l’année… E.Ch.

Quelques minutes avant le début du concours de première année commune aux études ` de santé (P.A.C.E.S.) pour les étudiants de Besançon à Micropolis.

Un ménage sur trois exposé à la vulnérabilité énergétique Consommation Dans notre région Bourgogne-Franche-Comté, 34 % des ménages sont confrontés à ce problème. Un climat plus froid, un parc de logements plus ancien et une plus faible urbanisation expliquent ce taux largement supérieur à la moyenne nationale.

Les experts de l’I.N.S.E.E. et de la D.R.E.A.L. Bourgogne- Franche- Comté ont analysé cette question de près.

4 19 000 ménages, soit plus du tiers de l’ensemble des ménages de la nouvelle grande région, seraient confrontés à ce que l’I.N.S.E.E. appelle la “vulnérabilité

énergétique”. Cette notion signifie que ces ménages consacrent plus de 8 % de leur revenu disponible à des dépenses de chauffage pour leur loge- ment ou plus de 4,5 % à des dépenses de carburant pour se déplacer en voi- ture pour aller au travail ou accéder aux principaux services de la vie quo- tidienne. Sur le plan national, cette “vulnérabilité” ne concerne que 22 % des ménages. Cette particularité burgo-franc-com- toise est due à plusieurs facteurs selon l’institut de la statistique, et en pre- mier lieu le climat. Pour preuve, le taux de vulnérabilité n’est que de 5,5 % en région P.A.C.A., et 4,7 % en Cor- se. Au sein même de notre région, les disparités sont grandes : “Les dépenses de chauffage en zone de montagne sont 50 % plus élevées qu’en zone de plai- ne. Pour 1 000 euros de dépenses de chauffage en plaine, il en faut 1 500 dans une commune de montagne. Et ce taux est de X 6 par rapport aux dépenses de chauffage d’un habitant du delta du Rhône ou de la Côte-d’Azur” note Patri- ce Perron de la D.R.E.A.L., étroitement

associée à cette étude I.N.S.E.E. Les autres facteurs sont les modes de chauf- fage utilisés et le comportement des ménages, sachant que “1 °C supplé- mentaire sur un chauffage, c’est 7,5 % de consommation d’énergie en plus” complète le statisticien.

dépenses de carburant pèse moins.” Sur ce poste de dépenses, les coûts varient du simple au triple selon qu’on habite en ville ou en zone rurale. Il arrive enfin que des ménages soient confrontés aux deux causes de vulné-

nale d’amélioration de l’habitat) aux- quelles peuvent prétendre une bonne partie des ménages en fonction de leurs revenus, “la moitié des ménages francs- comtois” selon la D.R.E.A.L. Par ailleurs, plus de 13 000 logements ont bénéfi- cié d’une rénovation soutenue par le crédit d’impôt transition énergétique. Sur le territoire régional, il existe plu- sieurs points rénovation info service (P.R.I.S.) auprès desquels les parti- culiers peuvent se renseigner pour trou- ver la meilleure solution de faire des économies d’énergie et par conséquent, éviter tout risque de tomber dans la vulnérabilité énergétique (renseigne- ments sur http://renovation-info-ser- vice.gouv.fr). J.-F.H.

rabilité énergétique : celle liée aux frais de chauffage et cel- le liée au coût du carburant. Ils sont 58 200 ménages, c’est- à-dire 4,7 %, à être concernés par les deux facteurs à échel- le de la grande région.

Cette vulnérabilité concerne aussi les ménages qui consa- crent plus de 4,5 % de leur reve- nu dans les dépenses de car- burant. À l’échelle de la nou- velle région, ils sont 181 800

1 400 logements ont été rénovés.

ménages, soit 15 % à être concernés. “Il y a moins de vulnérabilité en milieu urbain et c’est logique, à cause des trans- ports en commun. C’est aussi le cas en zone frontalière parce que les reve- nus sont plus élevés, donc le poste

Pour tenter de pallier un tant soit peu ce phénomène, les aides existent, notam- ment sur l’amélioration des logements. 1 400 logements ont été rénovés cet- te année à l’échelle franc-comtoise grâ- ce aux aides de l’A.N.A.H. (Agence natio-

Dans le périmètre de la Franche- Comté, les zones rurales sont les plus concernées.

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