Journal C'est à dire 217 - Janvier 2016

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L E P O R T R A I T

Montlebon

Le monde en aquarelle de Damien Barbier Il ne peint que depuis cinq ans, mais ses aquarelles témoignent de son talent qui lui vaut aujourd’hui de se hisser vers la recon- naissance de ses pairs et du public qui le découvre.

D amien Barbier a trou- vé sa place dans le cercle qui réunit les aquarellistes du mon- de entier. Fin novembre, avec deux autres Français, il a par- ticipé à la première biennale internationale d’aquarelle de Tirana en Albanie. Un événe- ment qui rassemblait une sélec- tion de 120 artistes de 50 natio- nalités différentes. “Des peintres

ans ! Damien Barbier ne peint que depuis 2010, mais son travail est déjà empreint d’une matu- rité qui lui vaut aujourd’hui de se hisser pas à pas vers la recon- naissance de ses pairs et du public qui le découvre. Mainte- nant, le défi est pour lui de par- venir à vivre de cet art. “Ce n’est pas une voie évidente, mais j’ai envie de tenter” annonce-t-il. La peinture est entrée dans sa vie comme une fulgurance alors qu’il se destinait à une carrière bien différente, armé d’un bagage d’étude dans la valo- risation des espaces de mon- tagne. “J’ai eu le déclic lors d’un voyage au Népal dans le cadre de mon travail. Sur une place de Katmandou, un Occidental peignait entouré d’une nuée de personnes qui le regardaient. La peinture comme vecteur de com- munication, comme moyen de rencontrer l’autre, j’ai trouvé cela génial” dit-il. Si à l’époque Damien Barbier manifestait déjà un attrait pour le dessin et la création, il n’avait

les artistes de la biennale. À 31 ans, le jeune homme de Montlebon vient d’ajouter une ligne supplémentaire à son cur- riculum vitae d’aquarelliste déjà ponctué de quelques belles réfé- rences comme ce 2 ème prix obte- nu en 2013 à Saint-Pétersbourg en Russie lors d’une rencontre internationale, ou le prix Charles Weiss décroché à l’occasion de la biennale d’aquarelle de

Damien Barbier peint la ville. L’aquarelle donne de la force aux ambiances urbaines qu’il exprime à travers ses toiles.

jamais fait le geste du peintre qui a réveillé le talent qui som- meillait en lui. D’un coup, la peinture s’est révélée à lui com- me le moyen de prolonger le voyage, “de redécouvrir l’endroit même dans lequel on vit.” Il a choisi l’aquarelle pour s’exprimer, une technique pic- turale qui souffre d’un déficit d’image en France notamment où perdure le règne de la pein- ture à l’huile. L’aquarelle est pour lui le moyen unique de sai- sir “la respiration du monde. Ce que j’aime dans cet art, c’est le processus rapide d’exécution. En revanche, le travail de prépa- ration est long. Il faut prendre le temps de penser le tableau avant de se mettre au travail.” Dans un style figuratif, Damien

Barbier peint l’environnement qui l’entoure là où il passe. La ville est un de ses terrains de prédilection. Il a réalisé notam- ment une étonnante série d’aquarelles sur La Chaux-de- Fonds dont se dégagent avec force les ambiances urbaines taillées par la représentation des immeubles, la perspective de la rue, les voitures, les enseignes, le mobilier. “Cette vil- le a un côté très graphique. Elle très américaine dans sa confi- guration.” La présence humai- ne vient casser le côté inanimé de la scène. “J’aime mettre de la vie dans mes tableaux. La vil- le est fascinante pour cela. Le

spectacle y est permanent.” Si Damien Barbier est à l’aise avec la rue, il s’efforce de ne pas se laisser enfermer dans un seul style “pour garder le plaisir de peindre et continuer à apprendre de nouvelles choses.” On le comprend en parcourant l’ensemble de ses tableaux qui nous font voyager du quartier de Montmartre à Paris, à un pâturage d’été dans le Jura jus- qu’aux terres lointaines du Népal. L’aquarelle est devenue son passeport grâce auquel le jeune peintre s’exporte.

Ribeauvillé. En 2010, il fut aussi lauréat fina- liste du prix Libération- Apaj (association pour l’aide aux jeunes auteurs) pour “Portrait d’homme”. D’autres prix

de tous les continents étaient là. Certains sont très en vogue en ce moment. C’est le cas des artistes asiatiques, dont un Chinois qui est un des grands maîtres

“Prendre le temps de

penser le tableau.”

remportés à l’occasion de concours locaux jalonnent éga- lement son parcours. Dans la catégorie aquarelle, il a reçu le premier prix de “la Ville aux artistes” à Pontarlier, le premier prix encore lors du rendez-vous “Arbois des peintres” et le 2 ème prix à Estavayer en Suisse. “J’ai commencé dans ces concours de rue. C’est une école incroyable !” Tout cela en seulement cinq

actuels. L’expérience de pouvoir exposer à côté de ces gens-là était très intéressante. J’ai apprécié l’ouverture de cette biennale qui n’était pas seulement réservée à une élite. C’était plus qu’une exposition, mais un festival avec des démonstrations, des ren- contres” raconte Damien Bar- bier qui a laissé sa griffe sur l’œuvre collective monumenta- le de 20 mètres réalisée par tous

T.C.

http://damienbarbier.weebly.com/

Toute l’équipe vous souhaite une excellente année 2016 !

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