Agricultrices d'ici

Originaire de Reims, fille et petite-fille d’agriculteurs, Esther Hervy a eu plusieurs vies professionnelles au sein de l’exploitation. De l’étable au laboratoire... « Bien qu’élevée dans une famille d’agriculteurs, je n’ai jamais eu de pression quant à mon orientation professionnelle ; ma vocation est apparue à l’adolescence, après que mes parents sont venus s’installer en Haute-Vienne » , se souvient Esther. Elle se prépare donc à rejoindre un univers qu’elle connaît déjà très bien en passant un BTA conduite de l’entreprise agricole en production lait, puis se spécialise dans la filière vacher-porcher aux Herbiers, en Vendée. Des acquis solides pour s’installer avec Christophe au Paupiquet, sans autre statut toutefois que celui de conjoint collaboratrice en raison de la surface des terres (21 hectares). Maman de trois enfants, Esther attend alors que la petite dernière atteigne ses six ans pour suivre une formation d’assistante maternelle. Durant vingt ans, elle accueillera ainsi une petite trentaine d’enfants tout en « prêtant la main sur l’exploitation » . En bio depuis 2010, la ferme du Paupiquet nourrit un grand projet : transformer sur place la production de lait. Il aboutit en 2016. Peu à peu, de jolies petites vaches aux yeux et aux oreilles de faon remplacent les

prim’Holstein dans l’étable. Les yaourts, les crèmes desserts, le fromage blanc, et même un peu de crème fraîche et de beurre sortent chaque jour du labo. Esther est devenue salariée de l’exploitation. « Nos vaches sont des jersiaires, originaires de l’île de Jersey, dont le lait est très riche , explique-t-elle. Pour ce nouveau métier, je me suis formée au sein d’Invitation à la ferme, un réseau de fermiers bio et indépendants, sur la fabrication, la qualité, l’hygiène, etc. » Investie à 100 % dans cette activité inédite et qui s’avère être une belle réussite, Esther reconnaît avoir moins de temps à consacrer à son potager – « mais on mange quand même nos légumes ! » . Elle se réserve quand même des moments de loisirs. C’est le cas pour la natation et l’aquabike (pratiquante et vice-présidente du club), ainsi que pour le hand-ball de Confolens où elle siège au conseil d’administration du club. « Mes enfants y étaient inscrits, et j’ai joué un peu aussi » , ajoute-t-elle.

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