Agricultrices d'ici

Gwénaëlle Nau Production céréalière et transformation pâtes artisanales

Pour faire face à la crise que traversait la filière céréalière, Gwénaëlle Nau a eu l’idée de se lancer dans la production de pâtes. Un défi aujourd’hui réussi. Si elle ne se destinait pas à travailler dans les champs, Gwénaëlle Nau avait déjà choisi la voie de l’agriculture. À l’adolescence, elle décide de passer son bac dans un lycée agricole avant de se spécialiser dans la vigne. C’est dans ce milieu que la brune au physique de sportive a commencé sa carrière. Après quelques années à travailler dans une cave coopérative, elle achète ses premières terres avant de s’associer à son mari deux ans plus tard. La culture des céréales traverse alors une période difficile, ce qui pousse le couple à se poser des questions sur l’avenir. « En tant que céréaliers, on cherchait à se diversifier et après quelques années de culture du blé dur, on s’est dit “Pourquoi pas des pâtes ? C’est un produit de consommation courante” » , raconte l’agricultrice, qui aimait « l’idée de passer de la terre à l’assiette » .

Sa nouvelle aventure a reçu au départ un accueil mitigé. « Les gens nous disaient que c’était réservé à l’Italie. » Les deux céréaliers amateurs de pâtes ne se sont pourtant pas laissés décourager et sont allés à la rencontre d’une entreprise spécialisée dans les circuits courts auprès des agriculteurs en Saône-et Loire. « On a testé notre blé avec leur moulin et on a été agréablement surpris » , se souvient Gwénaëlle. Après cet essai concluant, il a fallu trouver « la bonne recette » . Rapidement, les pâtes nature ont été suivies de pâtes aromatisées. Face à ce nouveau travail, les tâches ont été divisées entre Gwénaëlle et son mari. « Chacun son domaine, mon mari est dans les champs et moi dans le labo. » Gwénaëlle a dû aussi apprendre un nouveau métier : celui de commerciale. Un nouveau défi pour cette femme de l’ombre qui n’aime pas se mettre en avant. « Aujourd’hui, je suis très épanouie dans ma vie professionnelle » , se félicite-t-elle. « C’est une belle aventure, ça a été difficile au début et encore aujourd’hui, mais on est très contents » , estime-t-elle avant de renchérir : « On fait quand même un beau métier : on travaille pour nourrir la population. » Quant à l’avenir, Gwénaëlle dit ne pas manquer de projets et espère voir un jour sa fille suivre son chemin.

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