Agricultrices d'ici

Isabelle Bonnefond Productions laitière et porcine

Avec un caractère bien trempé, Isabelle Bonnefond a toujours fait valoir ses convictions.

L’arrivée des porcs gascons est due, quant à elle, au hasard... et à la gourmandise. « C’est vrai , reconnaît Isabelle. C’est d’abord le côté gastronomique qui m’a attirée. Et puis, un jour, une amie a débarqué avec une petite femelle, la première d’une belle lignée. » En bio depuis 2002, elle aime respecter les valeurs, observer, anticiper et travailler avec la nature. « Ça me correspond tout à fait, à ma fille Pauline aussi. Il faut revenir à un système plus paysan, celui de mon grand-père. » Elle privilégie en conséquence les circuits courts et la vente directe, un maximum de pâturage pour les bêtes. Et être à la fois femme et agricultrice, cela aura été compliqué ? « À mon époque oui , confirme Isabelle. Pour le BTA, nous n’étions pas nombreuses et après, on m’a attendue au tournant. Quand les techniciens et les commerciaux arrivaient à la ferme, ils demandaient à voir “le chef”. Je leur répondais cash, hors de question de me laisser démonter ! Si j’ai un seul regret, c’est peut être du côté social. Mais s’il prend du temps, l’élevage relève aussi de la passion : si on ne l’a pas, ça ne sert à rien de continuer. »

Isabelle ne s’est jamais vraiment posé la question... À 4 ou 5 ans, elle était déjà au milieu des vaches et des veaux sur l’exploitation familiale de Carves, dans le Sarladais. « J’ai toujours vécu à la ferme, je ne connais pas autre chose , explique-t-elle. Mais je n’ai pas choisi ce métier par défaut : ma famille tenait un camping à la ferme avec une table d’hôtes, je trouvais cette vie vraiment sympa. Après avoir passé mon BTA, je me suis installée à 22 ans avec du tabac, des chambres d’hôtes et je m’occupais des génisses de mes parents. » Isabelle va rapidement relever un beau challenge avec son mari Hugues en reprenant l’exploitation historique de sa belle-famille à Rampieux. « C’était en ruine, endetté... le défi m’a plu : j’ai foncé ! » Aujourd’hui, l’éleveuse gère le troupeau laitier avec la reproduction, les vêlages, la traite et les réformes. « Sur ce dernier point, ce n’est pas toujours facile , reconnaît-elle. Je développe une vraie relation humain-animal et, même en prenant du recul, je n’arriverai jamais à faire partir à l’abattoir une vache de 15 ans chef de troupeau. »

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Bergeracois et Sarladais

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