Agricultrices d'ici

Fanny Monbouché Viticulture bergerac

« Après m’être battue durant dix ans, je suis fière du résultat »

Avec un caractère bien trempé et « les pieds sur terre » , Fanny Monbouché assure la pérennité des vignes familiales. Franche et perfectionniste, elle prône les valeurs de la viticulture biologique. Ce n’est pas parce que l’on naît au milieu des vignes que l’on se trace obligatoirement un destin de vigneronne. Fille, petite- fille et arrière-petite-fille de viticulteur et peu intéressée par de grandes études, Fanny n’a pris sa décision qu’à la sortie du collège. L’agriculture... Pourquoi pas ? Après un BTSA viticulture-œnologie passé à Montpellier – « pour changer d’air » –, quatre mois à Londres et un certificat de spécialisation en agriculture biologique, elle rejoint l’exploitation paternelle en 1999. « Les vignes sont en bio depuis 1970. Alors j’ai commencé par oublier tout ce que j’avais appris pendant ma formation. Il ne m’est jamais venu à l’idée de faire autrement, j’adhère totalement à la philosophie du bio et je savais qu’on était dans le vrai , revendique-t-elle. Au début, je n’approchais pas du chai... Ce n’est pas facile d’être une femme dans l’univers très masculin de la vigne. Et puis, je me suis installée en 2006 avec mon père en Earl. J’en suis totalement gérante depuis 2008. »

Et la mission n’a pas été facile pour Fanny, qui a dû sortir l’exploitation d’une situation compliquée, tout en s’affirmant dans son rôle. « Je me suis battue durant dix ans et je suis plutôt fière du résultat. Toutefois, je garde les pieds sur terre : je suis partie de trop bas pour avoir la folie des grandeurs. Je suis plutôt optimiste de nature et je fais mon chemin... Pas très vite mais j’avance un jour après l’autre. » Aujourd’hui, la viticultrice en monbazillac est à 100 %, dans les vignes comme au chai. « Là aussi cela a pris du temps, mais j’ai gagné le respect de mes voisins : c’est bio et c’est propre. D’ailleurs, je ne cache rien ! Pour moi qui suis plutôt brute de décoffrage et très nature, ça me ressemble. » Membre du conseil d’administration d’Agrobio Périgord après en avoir été la présidente de 2016 à 2018, Fanny le reconnaît : « L’association, c’est 90 % de ma vie sociale. J’y rencontre des gens d’horizons différents, avec des projets passionnants. » Des projets, elle en a aussi. Peut-être un peu trop même. « Quand je suis sur le tracteur, j’ai une partie de mon cerveau qui est dans la vigne et l’autre qui réfléchit. Et là, ça part un peu dans tous les sens ! »

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Bergeracois et Sarladais

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