Agricultrices d'ici

« Le premier millésime, c’était comme si j’attendais un enfant »

études d’histoire-géo et de chimie puis après avoir tenu un bar-tabac avec sa sœur Sophie durant dix ans à Bergerac, elle était de retour en 2001 pour reprendre la propriété familiale, rejointe en 2004 par sa sœur, avec la création d’un bâtiment pour l’élevage de 12 500 poules pondeuses élevées en plein air. « Le premier millésime, c’était comme si j’attendais un enfant , se souvient-elle. Maintenant, il n’y a plus l’excitation de la première fois, mais la passion demeure. Au début, je me suis fait aider par un œnologue au chai et par un technicien pour la vigne ; c’est toujours le cas, mais j’en assure désormais la gestion totale parce que je sais exactement quel type de vin je veux faire. » En 2017, Laurence a d’ailleurs créé La Source du sourire, une marque de négoce qui agrandit la gamme avec des exploitations proches, dans une éthique de qualité et de juste prix. Et quand la viticultrice ne joue pas du saxophone dans la banda In Vino Veritas, elle travaille encore à l’amélioration du vignoble. « Il a été entièrement restructuré et replanté , souligne-t-elle. La certification environnementale de niveau 2 ARIA va arriver en 2019 et nous nous préparons à la certification HVE (niveau 3) pour 2020-2021. Il faut faire évoluer les choses, sans tomber dans l’excès. »

Passionnée par la vigne et la vinification et fortement impliquée auprès des instances agricoles, Laurence Rival a repris par choix la propriété familiale avec sa sœur Sophie. Membre du conseil d’administration des Vignerons indépendants dont elle a été la présidente de 2014 à 2017, présidente de la commission emploi à la FDSEA, secrétaire des fédérations départementale et régionale des Cuma, membre du conseil d’administration de la coopérative Terres du Sud et, enfin, juge aux Prud’hommes de Bergerac depuis 2018 : Laurence Rival ne fait pas dans la demi-mesure... « Quand une femme s’investit dans des mandats, elle le fait à fond ! » , confirme-t-elle. Et ce n’est pas uniquement pour se tenir au courant : « Je le fais dans une démarche constructive, si intellectuellement cela peut m’apporter quelque chose et si, moi aussi, je peux apporter quelque chose, dans un enrichissement mutuel qui soit humainement agréable. » Laurence sait de toute évidence faire des choix. Et pourtant durant les grandes gelées de 1990-1991 (elle avait alors 18 ans), elle l’avait annoncé bien fort : « Jamais je ne ferai un métier aussi ingrat ! » . Après des

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