PRO BTP - Batir n°195

LE GROUPE 7

Automatisation : comment elle est devenue notre alliée du quotidien

RAPHAËL LOPEZ Responsable d’activité Retraite, centre de gestion de Floirac (CGF) Chargé de mission RPA pour le compte de la direction de l’Innovation

Elle facilite le quotidien des gestionnaires tout en favorisant leur montée en compétences : Raphaël Lopez vous raconte comment l’automatisation est née au sein du Groupe et comment le personnel se l’est appropriée.

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UNE IDÉE NÉE… À LA MAISON !

nous étions confrontés est qu’aucune passerelle n’avait été développée entre Allure, l’applicatif de gestion de la retraite, et COMET. L’automatisation a permis de résoudre cela : l’automate détermine quand il est nécessaire de mettre à jour le RIB et fait passer le nombre de saisies à effectuer par le gestionnaire de deux à une seule ». LA DPMT APPORTE SON EXPERTISE « L’automatisation chez PRO BTP a démarré sur une poignée d’ordinateurs. Évidemment, si nous voulions pouvoir aider un maximum de collaborateurs, il fallait une structure pour héberger tout cela. Ce rôle a été endossé en 2017 par la DPMT, qui lance alors une opération de 18 mois destinée à sécuriser l’activité. Il y a peu, nous avons franchi une nouvelle étape avec la virtualisation. Ce ne sont plus aujourd’hui quelques ordinateurs, mais des serveurs basés au Centre technique national (CTN) de Cagnes-sur-Mer qui effectuent ce travail. Cela nous a permis de gagner en puissance de travail ». RENFORCER L’ÉQUIPE RPA « Notre prochain défi sera de consolider l’équipe RPA. Elle est aujourd’hui pilotée par Sébastien Thoraval, qui faisait partie des quatre personnes à la base du projet. Cette équipe réunit sept personnes recrutées en interne et tout autant de profils : ce sont des anciens de la logistique, de la gestion, de l’informatique… Demain, elle assurera la production et la maintenance des automates dans le but d’en faire profiter l’ensemble du Groupe ». 6 5

« Tout a démarré au centre de gestion de Floirac (CGF). Courant 2013, les équipes se sont retrouvées avec un stock important de tâches fastidieuses à accomplir. Quatre collaborateurs du CGF – Laurent Vieu, Stéphane

Gamard, Sébastien Thoraval et moi-même – ont commencé à rechercher un outil qui permette de gagner du temps. Contre toute attente, la solution n’a pas été trouvée dans l’entreprise. Stéphane

© I-Stock

Gamard a observé son fils, féru de jeux vidéo. Celui-ci utilisait un petit logiciel sur Internet. Son intérêt était d’accomplir les actions répétitives à sa place, comme tuer des monstres en boucle pour accroître son niveau, et de le laisser se consacrer aux parties les plus intéressantes du jeu. Après quelque temps, nous avons réussi à détourner ce logiciel de son utilisation première afin d’apporter une solution à nos collègues ». L’INTÉRÊT DE L’AGIRC-ARRCO « Le véritable coup d’envoi de la RPA (pour “robotic process automation”) chez PRO BTP a été donné en 2014. Stéphane Gamard a configuré un programme qui permettait d’effectuer les paiements partiels des dossiers de liquidation des retraites. L’opération a été un succès et a suscité l’intérêt de l’Agirc-Arrco. Suite à cela, PRO BTP amis à disposition du GIE ses automates, que le GIE a adapté pour qu’ils soient utilisables par les autres groupes de protection sociale. Par la suite, l’Agirc- Arrco a développé ses propres outils avant d’embaucher, cette année, sept personnes. Aujourd’hui, l’automatisation constitue un axe stratégique de son développement ». 2

dissipés à mesure que la collaboration entre gestionnaires et automate se dessinait. Confier les tâches les plus répétitives à un automate offre un confort indéniable, alors que nous sommes chaque jour plus sollicités. Le temps gagné est immédiatement réinvesti dans des missions à plus forte valeur ajoutée, ce qui valorise à terme l’expertise. Aujourd’hui, on observe une véritable prise d’initiative. L’équipe RPA est sollicitée pour corriger, améliorer telle ou telle fonction des automates et pour en inventer de nouveaux ». « Cela nous a incités à chercher d’autres débouchés pour l’automatisation. En collaboration avec la DMOP, nous avons développé un robot dédié au traitement de la mise à jour des RIB. Il s’agit d’un domaine sensible, qui exige une saisie parfaite sous peine d’entraîner des erreurs et des retards dans le versement des pensions de retraite. Le problème auquel 4 UN EXEMPLE CONCRET : LA MISE À JOUR DES RIB

Qu’est-ce que l’automatisation m’apporte ? L’automatisation, ou « robotic process automation » (RPA), consiste à faire réaliser des tâches simples, répétitives et rébarbatives par des ordinateurs… à ma place. Techniquement, il s’agit de scripts informatiques, qui sont programmés pour réaliser une tâche précise. Lorsque je souhaite par exemple copier plusieurs colonnes de données Excel, plutôt que de m’astreindre à des manipulations fastidieuses, un programme informatique basique me permet de systématiser l’opération. Les avantages ? Ils sont nombreux ! Elle me libère d’abord de tâches qui ne requièrent aucune compétence intellectuelle, ni d’expertise particulière. Elle accélère le traitement des données et limite les erreurs. Enfin, et surtout, elle me permet de me consacrer à fond à mon domaine d’expertise et à des missions plus valorisantes. Car soyons clair : un automate n’est pas en mesure de prendre une décision à ma place.

DES BÉNÉFICES IMMÉDIATS

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« Quand vous êtes salarié, le premier réflexe est de penser que le robot va prendre votre place. Au CGF, ces doutes ont été

| 4 e TRIMESTRE 2018

| N°195

BÂTIR

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