Quelle ville?

réalisable, à travers le travail, l’action et la dédication de chacun et de tous, d’où qu’ils viennent, à chaque instant Peu étaient préparés à se plonger dans là lecture des textes fondateurs : la vie de la communauté était le champ d’études et de progrès. Cependant, à travers les vicissitudes du temps, les petits heurts et les petites découvertes de l’expérience quotidienne, chacun était graduellement amène à réfléchir plus profondément sur les termes et conditions d’un réel progrès de conscience qui seul permettrait d’incarner, ici et maintenant, dans la vie et la matière, cette Unité et, en même temps, à discerner la place, la fonction ou la vocation qui correspondraient le mieux à sa nature individuelle. Ainsi, différents processus de croissance et d'éveil se produisaient simultanément au sein d'une seule réalité collective et ce phénomène, qui probablement allait se perpétuer, pouvait générer des écarts de compréhension, des malentendus et des disparités dans les termes des engagements personnels. L'expérience révélait aussi l'aptitude de l'égo à s'adapter, ses ressources de ruse et ses talents d'imitateur : l'ego du travailleur, celui du serviteur, de l'exalte, de l'inspiré, du "conscient".

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L’un des dilemmes qui se présentaient à tous concernait les relations sociales et pratiques avec les habitants des villages voisins. L’un des principes que l’on souhaite invoquer dans une vie collective tournée vers un avenir d’harmonieuse unité est celui de la noblesse de toute tâche – de la divinité de la matière. Ceci implique la disparition des statuts, des classes et des catégories, les remplaçant par une même approche de conscience envers toutes les activités quelles qu’elles soient : ainsi, dans cette société idéale, il n’y

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