Quelle ville?

Tandis que l’atmosphère évoquée par les souvenirs et les traces de temps reculés où certains humains occultement développés avaient su commander à la matière par la manipulation de fréquences du son ou d’ondes magnétiques par exemple, était lourde d’un poids d’ombre et de volonté de puissance séparée, cette atmosphère émanée dans ces éclairs d’une union future, était comme pétrie de joie, d’une joie entière et pleine et légère à la fois, d’une joie toujours neuve.

Une joie que la présente condition humaine était bien loin, semblait-il, de pouvoir incarner.

Mais voilà, Elle avait donné ce havre à Ses enfants, cette tâche magique à accomplir ensemble, une communauté d’âmes, libres de chercher ensemble les nouveaux procédés, les nouvelles formes, les nouvelles perceptions, libres de s’ouvrir ensemble à la nouvelle conscience, s’aidant et se soutenant les uns les autres, enveloppés et traversés par Sa Force. Et dans ce havre, la Nature était notre compagne, sa vivante matière était source de joie : partout sur le plateau et à ses abords, croissaient les arbres et les plantes et se multipliaient les chants des oiseaux, et chacun pouvait éprouver cette gratitude pour l’harmonie qui accompagnait tous et chacun sur le chemin.

*

Et auprès du temple aussi les arbres grandissaient, les basses collines devenaient verdoyantes, et l’on pouvait déjà ressentir cette joie de la découverte constante dans la distance et la relation entre ces arbres vivants et la sphère et la lumière du soleil, de la lune et des étoiles et la clarté changeante des saisons. Le Banyan avait aussi beaucoup évolué ; protégé des chèvres et assisté par de hauts paniers tressés en forme de tubes, de nombreuses racines aériennes s’étaient ancrées dans le sol enrichi par les soins de l’équipe, et tous aimaient à se retrouver, là, dans la douce fraîcheur apaisante qu’il

221

Made with FlippingBook HTML5