Quelle ville?

C’est avec soin et révérence que la relation doit être entretenue : alors il n’y a pas de limite aux possibilités de protection, d’épanouissement, de devenir.

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Mais voilà, des personnes réalistes et bien intentionnées s’indignèrent : comment, nous avons toutes ces terres inutilisées (parce qu’elles sont trop loin, ou trop isolées, ou trop arides, ou mal gérées) et nous avons tous ces besoins que nous ne pouvons satisfaire faute de capitaux (plus d’habitations, de meilleures routes, plus d’écoles pour nos enfants), pourquoi ne pas les vendre ? Tant de terres manquent encore pour la consolidation du territoire de la ville et de sa couronne forestière : pourquoi au moins ne pas échanger ces terres distantes et inutiles pour celles dont nous avons besoin ? Cette aune d’appréciation et d’évaluation, si raisonnable et commune soit- elle, se mit à éroder la relation intérieure et profonde entre les parts.

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Une mentalité ordinaire - une gamme ordinaire de valeurs marchandes, une conduite et des pratiques gestionnaires ordinaires -, réduisit bientôt les responsables de la communauté, aux yeux des villageois, des autorités locales et des agents de développement, à des fonctionnaires d’une compagnie disposant de terres et d’appuis gouvernementaux. Une certaine qualité de respect qui demeurait dans la conscience des habitants de la région envers ces aventuriers qui voulaient servir le Divin dans la vie, fut alors compromise.

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