Quelle ville?

distribution -, et aucune ressource naturelle n’était à l’abri de leur puissance calculatrice.

Et ainsi, inexorablement, la terre de l’Inde était pillée, avilie, défigurée, ses rivières et ses fleuves empoisonnés, ses sols viciés, son air pollué, ses monts dénudés, ses forêts abattues, son océan contaminé et asphyxié.

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Dans Sa ville, les camps et les groupes d’intérêts, affirmant leurs responsabilités et leurs objectifs respectifs, se définissaient plus rigoureusement et se partageaient le territoire physique et économique. Entre les fermiers, les forestiers et les urbanistes, les frontières se traçaient et une sorte de protocole était peu à peu instauré, chaque groupe précisant ses règles, ses besoins et ses conditions. Les nouveaux arrivants se trouvaient maintenant confrontés par une situation physique plus rigide et déterminante : d’un côté, l’insistance doctrinaire sur un certain modèle d’urbanisme, d’un autre la volonté quelque peu farouche de défendre la vie des forêts et de l’étendre autant que possible, et d’un autre encore le besoin de volontaires et de ressources pour travailler la terre, soutenir les fermes et nourrir la communauté. L’on ne pouvait tenter de vivre dans les zones forestières ou fermières que si l’on était prêt à y travailler aussi, tandis que si l’on souhaitait vivre dans la zone dite urbaine, l’on pouvait opter pour nombre d’activités – se joindre à une unité productive, à un service, à un atelier de recherches, à l’une des nombreuses branches de l’action sociale dans la région, à l’administration, à la construction, à l’une des écoles -, mais il fallait aussi trouver un logement.

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