Quelle ville?

Comme celles du Banyan, les racines de la communauté de Sa ville s’étaient propagées dans de nombreux différents terroirs et d’elles s’étaient élancées d’autres branches : c’était cependant dans les domaines de l’écologie, justement, que le nom de Sa ville se faisait le mieux connaître. La régénération des sols et des cours d’eau, les installations solaires, les constructions en argile pressée, les cultures organiques, la forestation durable, la conservation des eaux de pluie : un foyer ou un autre de recherche dans la communauté se voyait de plus en plus souvent invité à répondre ici ou là dans le pays à des demandes d’assistance et d’expertise, et ces partages ponctuels établissaient des liens et contribuaient à construire une base d’action. Parfois déjà se formaient des partenariats, temporaires ou de longue durée – avec des autorités locales ou même, par exemple, avec le gouvernement du Tamil Nad. Et souvent les nouveaux arrivants s’intéressaient d’abord à tel ou tel aspect, telle ou telle recherche ou pratique, ayant peut-être déjà acquis une certaine expérience compatible, et apportaient avec eux leurs propres observations, leurs propres contacts et leurs propres intuitions - ne réalisant que graduellement l’existence des fondements conscients de cette aventure à laquelle ils s’étaient joints.

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Certains arrivaient en famille, leurs enfants ayant déjà connu d’autres milieux éducatifs plus ordinaires et d’autres conditionnements sociaux et environnementaux ; leur décision de se joindre à l’expérience collective de Sa ville leur avait demandé du courage, de la foi et de la détermination ; ils allaient ainsi risquer leurs économies sans aucune garantie de trouver leur équilibre à long terme.

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