Société Générale / Rapport sur les risques 2019

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LES RISQUES DE CRÉDIT COUVERTURE DES RISQUES DE CRÉDIT

Le besoin en capital associé est égal à la somme des deux multipliée par un coefficient (fixé par le régulateur), propre à chaque établissement bancaire. Pour le reste, cette charge en capital est déterminée en méthode standard par application d’un facteur de pondération normatif au produit de l’EAD par une maturité calculée selon les règles définies par le règlement CRR ( Capital Requirement Regulation ). La gestion de cette exposition et de cette charge réglementaire a conduit la Banque à acheter des garanties Credit Default Swap (CDS) auprès de grands établissements de crédits. Outre une réduction du risque de crédit, ceci permet de diminuer leur variabilité aux fluctuations des spreads de crédits des contreparties. Risque de corrélation défavorable ( WrongWay Risk ) Le risque de corrélation défavorable ( Wrong Way Risk ) est le risque que l’exposition du Groupe sur une contrepartie augmente signifi- cativement et en même temps que la probabilité de défaut de la contrepartie. Il existe deux cas différents : le risque de corrélation défavorable général, qui correspond aux cas p où il y a une corrélation non nulle entre certains paramètres de marché et la santé financière de la contrepartie ; le risque de corrélation défavorable spécifique, qui correspond au p cas où le montant de l’exposition est directement lié à la qualité de crédit de la contrepartie. Garanties et collatéraux Le Groupe utilise des techniques de réduction du risque de crédit tant sur ses activités de marché que de banque commerciale. Ces techniques permettent de se protéger partiellement ou en totalité du risque d’insolvabilité du débiteur. Deux grandes catégories se distinguent : les sûretés personnelles (garanties) correspondent à l’engagement p pris par un tiers de se substituer au débiteur primaire en cas de défaillance de ce dernier. Cela comprend les engagements et les mécanismes de protection fournis par les banques et les établissements de crédit assimilés, les institutions spécialisées telles que les organismes de cautionnement de prêts hypothécaires (par exemple Crédit Logement en France), les rehausseurs de crédit et les compagnies d’assurances, les organismes de crédit à l’exportation, etc. Par extension, les assurances crédit et les dérivés de crédit (achat de protection) font partie de cette catégorie ; les sûretés réelles (collatéraux) peuvent être constituées d’actifs p physiques prenant la forme de biens immobiliers, de matières premières ou métaux précieux, ou d’instruments financiers tels que des liquidités, des titres ou des investissements de qualité supérieure ainsi que des contrats d’assurance. Les décotes ( haircuts ) appropriées sont appliquées à la valeur de la sûreté en fonction de sa qualité et de ses caractéristiques de liquidité. Dans le but de réduire sa prise de risque, le Groupe mène donc une gestion active de ses sûretés notamment en les diversifiant : collatéraux physiques, garanties personnelles et autres (dont dérivés de crédit).

Le risque de corrélation défavorable spécifique fait l’objet d’une surcharge dans le calcul des exigences en fonds propres, calculée sur le périmètre des transactions portant un risque de corrélation défavorable, en réévaluant l’indicateur EEPE sous l’hypothèse du défaut de la contrepartie (plus précisément, en considérant de façon conservatrice une valeur nulle pour l’action de la contrepartie et une valeur égale au taux de recouvrement pour les obligations émises par la contrepartie). Ce traitement conduit à augmenter les exigences en fonds propres au titre du risque de contrepartie. Le risque de contrepartie économique (risque de remplacement) calculé dans ces situations de risque spécifique est également renforcé, limitant de fait ces expositions, les limites restant inchangées. Le risque de corrélation général est quant à lui contrôlé via un dispositif de tests de résistance ( stress tests mono- ou multifacteurs de risque appliqués aux transactions faites avec une contrepartie donnée, s’appuyant sur des scénarios communs au dispositif de stress tests des risques de marché), fondé sur : une analyse trimestrielle des stress tests sur l’ensemble des p contreparties, permettant d’appréhender les scénarios les plus défavorables liés à une dégradation conjointe de la qualité des contreparties et des positions associées ; sur les contreparties systémiques, un suivi mensuel de scénarios de p stress test multifacteurs dédiés, soumis à des limites ; sur les contreparties de type hedge funds et Proprietary Trading p Groups , un suivi hebdomadaire de scénarios de stress test mono-facteur dédiés, soumis à des limites. Lors de l’approbation d’un crédit, une évaluation de la valeur des garanties et des sûretés réelles, de leur caractère juridiquement contraignant ainsi que de la capacité du garant à honorer ses engagements est réalisée. Ce processus permet également de s’assurer que la sûreté ou la garantie répondent correctement aux exigences de la directive relative aux exigences de fonds propres des établissements de crédit ( Capital Requirement Directive, CRD). Les garants font l’objet d’une notation interne actualisée au moins annuellement et les collatéraux d’une revalorisation au moins annuelle. Il appartient à la filière Risques de valider les procédures opérationnelles mises en place par les pôles d’activités pour la valorisation périodique des sûretés (garanties et collatéraux), qu’il s’agisse de valorisations automatiques ou « à dire d’expert » et que ce soit lors de la décision de crédit portant sur un nouveau concours ou à l’occasion du renouvellement annuel du dossier de crédit. Le montant de sûretés (garanties et collatéraux) plafonné au montant des encours nets de provisions s’élève à 290,17 milliards d’euros au 31 décembre 2018 (272,44 milliards d’euros au 31 décembre 2017), dont 140,37 milliards d’euros sur la clientèle de détail et 149,80 milliards d’euros sur les autres types de contreparties (contre respectivement 137,46 milliards et 134,98 milliards d’euros au 31 décembre 2017). Les encours couverts par ces sûretés correspondent essentiellement à des prêts et créances à hauteur de 237,18 milliards d’euros au 31 décembre 2018 et à des engagements hors-bilan à hauteur de 50,46 milliards d’euros (contre respectivement 225,61 milliards et 43,70 milliards d’euros au 31 décembre 2017).

COUVERTURE DES RISQUES DE CRÉDIT 6.3

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GROUPE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

PILIER 3 - 2019

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