DÉNEIGEMENT
rure de sodium – NaCl! Nous utilisons
aussi le sodium de calcium, un sel plus
actif qui reste efficace à des tempéra-
tures très basses, en dessous de moins
15 degrés. Il est utile pour dégager des
plaques de glace ou des dépotoirs. Mais
pour des actions localisées.»
Le responsable valaisan rappelle aussi
l’importance du secteur touristique dans
le canton. «Les automobilistes ne sont
pas toujours équipés et ils entendent
monter jusqu’au fond des vallées. Nous
savons qu’une seule voiture bloquée
peut bloquer le trafic pendant des
heures.» Même son de cloche à Anni-
viers (2600 habitants): «Notre priorité
absolue demeure la sécurité. Avec l’arri-
vée des cars et des véhicules amenant
les skieurs, la qualité du service est pri-
mordiale», affirme Olivier Zufferey, res-
ponsable du service technique.
Traitements préventifs sous conditions
Ce discours est d’autant plus admis que
les études montrent que l’épandage de
sel ne fait pas courir de risques, en
Suisse, aux nappes phréatiques – leurs
eaux étant naturellement peu chargées.
Mais ceci n’empêche pas que puissent
apparaître des problèmes, raison pour
laquelle la dialectique du «autant que
nécessaire – aussi peu que possible»
prévaut chez les professionnels.
En un demi-siècle, conséquence de
l’amélioration de la technologie et des
techniques, la quantité de sel répandue
par m
2
lors des traitements a fortement
baissé, de 40 grammes/m² dans les an-
nées 60, à 10 ou 15 grammes/m² au-
jourd’hui.Mais l’augmentationdunombre
et de la fréquence des interventions font
que les quantités déversées en Suisse se
maintiennent à un niveau pratiquement
constant.
Harold Bouchex, collaborateur de la Sec-
tion produits chimiques in-
dustriels de l’OFEV, rappelle
que les substances et les pra-
tiques sont cadrées par l’or-
donnance sur la réduction des
risques liés aux produits
chimiques (ORRChim). Ce
texte mentionne les subs-
tances autorisées – essentiel-
lement des sels naturels. L’usage de
substances ne figurant pas sur cette liste
n’est pas autorisé – à quelques rares ex-
ceptions, notamment sur les aéro-
dromes.
Village sans sel!
Relativement au traitement par les ser-
vices publics pour l’entretien hivernal,
l’ordonnance prescrit une utilisation de
techniques qui permettent un épandage
aussi uniforme que possible. Quant au
traitement hivernal préventif, il est per-
mis en cas de «conditions météorolo-
giques critiques et en des endroits ex-
posés». Une interprétation du terme
«endroit exposé» étant parfois difficile
à faire dans la pratique, il a été proposé
de retirer cette notion dans la pro-
chaine révision de l’ORRChim, à la
lettre consacrée au traitement préven-
tif (voir «SG»11/2014). Tout ceci n’em-
pêche pas des communes de montagne
d’adopter d’autres politiques: «Le traite-
ment se fait exclusivement avec du gra-
vier. Nous n’avons jamais pratiqué
l’épandage de sel sur nos
routes. Nous n’avons recours
au sel, sporadiquement, que
sur certains escaliers», ex-
plique Jean-Marie Schlaubitz,
municipal d’Ormont-Dessus
(VD, 1400 habitants), qui com-
prend notamment le village
des Diablerets. Cette façon de
procéder a été adoptée dans le but de
préserver les eaux, les champs, mais
aussi le paysage – «le sel brunit tout!»
Jean-Marie Schlaubitz concède volon-
tiers que la méthode «gravier» serait
difficilement applicable tout au long de
la route du col du Pillon (1546 m), qui
relie la commune au canton de Berne.
Mais cela n’empêche pas les autorités
d’entreprendre des démarches afin que
le canton cesse l’épandage de sel sur la
route (cantonale) qui traverse le village.
L’option sans sel aurait d’autres avan-
tages: «Le sel croche aux semelles.Vous
n’avez plus désormais de traces blanches
partout dans les maisons et les cafés.»
L
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ordonnance prescrit une utilisation de techniques qui permettent un épandage aussi uniforme que possible.
«Nous avons
recours au
sel, que sur
quelques
escaliers.»
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COMMUNE SUISSE 12 l 2014