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COMMUNE SUISSE 12 l 2014
DÉNEIGEMENT
La remarque du municipal ormonan ra-
mène à un autre aspect du traitement
hivernal: les trottoirs et les espaces pu-
blics. Et dans ce domaine également, la
recherche de solutions plus efficaces a
amené La Chaux-de-Fonds à changer ses
habitudes: «Nous avons totalement ar-
rêté l’épandage de sel à la main. Parce
que l’on en déverse toujours trop. Et
parce qu’il attaque les infrastructures»,
explique Joseph Mucaria. En lieu et
place, les escaliers chaux-de-fonniers
enneigés ont découvert le chlorure de
magnésium, certes plus cher, mais au ph
neutre. Les surfaces gelées sont traitées
au chlorure de potassium.
Une alternative au gravier
LaVille a enfin participé à une innovation
technologique. Joseph Mucaria: «Nous
avons fait breveter une solution de pla-
quettes de bois enduites de chlorure de
magnésium, efficace pour traiter les
sites de neiges tassées résiduelles. Ce
n’est pas une panacée, mais une alter-
native.» Cette solution offre des avan-
tages secondaires. Contrairement au
gravier, qui va pénétrer dans la neige
dès que celle-ci se réchauffe dans la jour-
née, la plaquette de bois continue de
La Commune a fait breveter un système de plaquettes de bois imprégnées de sel.
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«flotter» à la surface, demeurant efficace
plus longtemps. Deuxième avantage
sewcondaire: au printemps, la valorisa-
tion du gravier est notablement plus
onéreuse que celle du bois. En Valais,
Anniviers a elle aussi adopté, aux dé-
pens du gravier, les plaquettes de bois
imprégnées pour les trottoirs et les che-
mins. «C’est plus efficace, mais aussi
plus cher (n.d.l.r.: à l’achat). Nous es-
sayons cette solution pour la deuxième
année, et pourrions encore prolonger
l’expérience», confirme Olivier Zufferey.
Routes noires, moyens considerables
L’évolution du traitement hivernal dé-
coule des progrès des technologies et
des techniques. Mais la thématique est
aussi politique. «En Autriche et dans
d’autres pays alpins ou nordiques, il est
admis que les routes de montagne
puissent être recouvertes de neige. Un
conducteur qui se rend ou qui habite en
montagne est équipé», rappelle Chris-
tophe Rohr. A l’opposé, si les pouvoirs
publics doivent répondre aux attentes
d’une population qui exige des routes
sèches – des routes «noires» selon les
professionnels – les moyens engagés en
matériel et en hommes deviennent vite
considérables. Les économies ne sont
donc pas tributaires que de facteurs
techniques et technologiques.
Vincent Borcard