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*10-2-1993, Auroville :
C’est la saison, cette période qui précède Ta fête et celle d’Auroville, durant laquelle
les conflits redoublent d’intensité et les « histoires » resurgissent. Nous sommes
maintenant attaqués pour notre responsabilité dans la participation et
l’ « influence » (sic) croissantes de Madanlal et SSJ… Ce qui est le plus absurde,
c’est que l’opportunisme de ces forces, qui feront n’importe quoi pour retarder,
empêcher, entraver, repoussant, éclaire si crûment nos limites et la précarité de
toutes ces « positions » dont nous nous targuons si volontiers… !
… J’ai envoyé mes notes au « Development Group » et à Tripathy, après les avoir
montrées à Su, qui les a aimées. Pour le moment je continue… Mais il faut que
j’écrive dés ce soir à JYL car, d’après C, il se repose sur la confiance que j’aurai
construit une habitation pour eux d’ici le mois de Juin… !
… La durée d’une vie, dans les conditions actuelles de la conscience physique… les
choix de création, comme les choix de devenir… tout est si absorbant ; et il y a les
perceptions qui affleurent du dedans et que les moyens de la nature ne peuvent pas
servir, aussi longtemps qu’un degré de transformation générale n’est pas réalisé…
C’est difficile pourtant de ne pas s’attacher au monde matériel, à la beauté, à la
poignante innocence de la matière terrestre, de la nature de la terre ; difficile de
rester toujours conscient de l’infinie possibilité de création… Dans sa précarité
même et jusque dans sa misère, cette terre, ce corps matériel de la terre, est
comme un Suprême plus réel et plus vrai que l’Origine, dont le but se voudrait
encore l’image…
… C’est une crise encore ; l’humilité est indispensable, mais aussi le courage, et
l’écoute d’un futur de plénitude – un futur non tronqué, un futur qui ait tout
embrassé…
*11-2-1993, Auroville :
Il nous faut trouver un autre logement pour Narayana et Bhavani ; c’est d’autant
plus urgent maintenant qu’Alok est de retour à Auroville…
… Al.B et A.A viennent au pavillon d’Information alors que je donne les passes (aux
visiteurs qui font la demande d’entrer dans la Chambre du Matrimandir pour se
concentrer), et cette ancienne et presque reptilienne puissance de formation
négative, épaisse, qui passait à travers Al.B il y a des années, dirigée contre moi,
est de nouveau là, identique : ça entre par le plexus solaire et affecte tout le corps
et les nerfs, et il me faut toute la capacité d’attirer le calme et la liberté pour ne pas
céder… Ils doivent pourtant attendre que s’espacent les groupes de visiteurs ; puis
ils demandent à acheter toutes les copies du livre de SSJ que nous avons en
réserve ; Ayanar et moi leur faisons une facture, et il devient alors possible de
traiter toute l’affaire avec un peu d’ironie amicale… Mais comme tout cela est vieux,
et si confortable encore dans sa barbarie… ! Comme ce processus d’évolution est
lent !
… Plus tard, Selvam et moi retrouvons Yves, des sports, et Mallika et Asha, près de
l’Urne, pour tâcher de coordonner les tâches des différentes équipes le matin du 28
Février ; ça promet d’être laborieux, étant données les tensions et revendications
diverses…
*12-2-1993, Auroville :
Les quatre symboles de Sri Aurobindo, qui ont été plaqués d’or en Allemagne, sous
la responsabilité de M.B, sont arrivés à l’aéroport de Madras ce matin, après deux