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battre pour obtenir que la base soit au moins honnête – et, dans la bataille, offrir le
résultat, quel qu’il soit… A l’issue de la bataille il faut tout de même qu’au moins
quelques êtres, et non pas un seul, puissent se reconnaître, et suivrent ensemble le
sens du chemin !
… Comme d’habitude, je suis toujours trop prêt à me retirer… !
Mais je suis fatigué, comme d’un grand piège qui utilise tout !
*8-10-1993, Auroville :
Il a plu une partie de la nuit… Ramalingam est un peu mieux, et j’essaie de
l’amener à une résolution envers les ouvriers : il est clair que la situation a besoin
d’un redressement en profondeur, et ce n’est possible que si lui et moi le voyons et
l’éprouvons ensemble, et le communiquons ensemble à nos gars…
*10-10-1993, Auroville :
Dans mes activités dominicales solitaires, j’ai le temps de réfléchir calmement à la
crise qu’Auroville traverse à présent, et de regarder à nouveau ces notions de
« droit », de « choix » et de « responsabilité »… Il y a tous ces remous avec
Tripathy, et SSJ et toutes les perpétuelles influences et le « Working Committee » a
appelé une réunion générale d’urgence ce lundi…
Comme pour tant d’autres situations sur ce chemin collectif, il y a le choix entre
une inertie qui s’ajuste aux petits changements inévitables, et une détermination
commune à accompagner un mouvement en avant, vers l’inconnu ; entre un
mouvement de maintien et un mouvement d’avance et de création…
Mais la moyenne générale de ce que nous sommes tire toujours vers le premier
choix : et tout s’enfonce !
*12-10-1993, Auroville :
Encore un moment de tension avec Arjun, qui se refuse à regarder le simple fait
qu’il manifeste lui-même exactement ce dont il se plaint si activement chez les
autres… et les difficultés d’organisation qui s’ensuivent… !
*13-10-1993, Auroville :
J’ai eu une sorte d’accident dans la nuit. J’ai fait l’erreur de manger trop vite et trop
tard hier soir. Je venais de m’endormir quand une contraction de l’estomac a
soudainement produit un blocage des voies respiratoires, et j’étouffe complètement
pendant plusieurs minutes : c’est tout à fait spectaculaire et sans issue ; et, dans
ce moment d’extrême détresse du corps, en tous les cas de la partie concernée de
l’organisme, cette détresse qui, par sa soudaineté et son acuité accapare toute la
conscience physique, je me demande seulement, comme un dépit et une peine,
comment une telle stupidité peut être le dernier instant de la vie… partir comme ça,
juste parce qu’on a trop mangé avant de dormir, comme c’est dommage et
disharmonieux… ! Puis, je ne sais comment, au fond et au bout de cette panique,
un conduit à l’arrière d’une narine se débouche et se libère – et c’est le retour au
rivage, secoué, trempé de sueur, et perplexe !