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prière à être utile, à servir un peu de Ton travail ; le sens de la solidarité et de la

responsabilité…

Mais tout est si inextricablement mélangé…

Il y a le besoin de centrer, de creuser, d’amincir ce voile, de dissoudre cette opacité

de la séparation : de respirer le Vrai et d’y reposer physiquement…

*27-9-1993, Auroville :

C’est le sens d’opérer simultanément à deux niveaux, ou sur deux voies parallèles.

A un niveau, la conscience reçoit des informations de haute qualité – des

perceptions, des saisies d’expérience.

A l’autre niveau, l’être est aux prises avec ses propres limitations comme avec

celles de tous ceux qu’il rencontre, les courants dominants et les plis et les inerties

ou les trahisons de chaque instant…

C’est la juxtaposition d’un sens très concret du progrès qui appelle, presque

impérieux, et d’une expérience pénible et laborieuse et presque désespérée parmi

les influences, les attitudes et les jeux de forces.

Et il y a le manque terrible d’un minimum vital des manifestations de la vérité…

Alors, tout ça fait un ensemble impossible à dire…

Il y a une chose qui est certaine, dans toute cette vie jusqu’à présent : la présence

de la vérité me rend heureux !

Je n’ai jamais connu d’autre bonheur : c’est un bonheur que le corps éprouve

directement.

Et c’est si extrêmement rare !

Au degré en dessous, l’aspiration à la vérité est ce qui m’a jusqu’à présent toujours

permis de persévérer dans une situation donnée ; et, quand c’est suffisamment

vivant dans les autres aussi, alors il y a ce sens de partager une aventure qui vaut

la peine…

Mais il y a un seuil, en deçà duquel cela n’est plus qu’un exercice absurde… ! Et ces

temps ci, c’est cette dernière impression qui tend à dominer…

Alors, il y a toujours ce choix possible : on assume sa responsabilité individuelle et,

même en l’absence d’un partage intérieur de l’orientation, et du soutien qu’il peut

donner, on se concentre, peut-être d’autant plus… ?

Je me trouve là, comme au bord : un choix pour lequel l’ego doit se taire…

… Les journées s’écoulent dans une sorte d’errance ; il y a les tâches inhérentes à

ce travail de présence, de coordination et de supervision, assez réduits à cause de

tous les obstacles et les retards dus à la situation générale – manque de fonds,

grève des transports -, et la nécessité de neutraliser ou combattre la tendance à

l’inertie, à la négligence, au désordre lâche ; mais il manque une cohérence, celle

d’un continuum entre les êtres… La communication est difficile avec Ramalingam,

avec Arjun, avec d’autres : ce sont les petits manques d’intégrité et d’exigence qui

s’ajoutent dans l’atmosphère…

Et, plus « personnellement », il y a la difficulté pratique pour JYL, Patricia et

Aurevan : l’Auroville d’aujourd’hui est gouvernée par l’argent, et je ne vois pas

clairement comment aider…

*28-9-1993, Auroville :

Roger A et Jacq sont revenus il y a quelques jours, et nous faisons aujourd’hui une

longue visite du « chantier » avec eux…