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published a questionnaire to its readers. I tried to respond to it in my way, in spite

of the high risk to sound merely pretentious or simply too odd and “out of it”!

This is the text that I had sent.

*Au Monde Diplomatique, en réponse à votre questionnaire: le 4 Juillet,

1998.

« Vous voudrez bien lire attentivement ce qui suit, car je ne vois pas comment

l’exprimer en trois ou quatre lignes de définition.

Mon impression générale de votre travail est que vous avez à cœur d’être

véridiques dans les présentations que vous faîtes des situations, des tendances,

orientations, des jeux de forces et de pouvoirs qui animent et sillonnent la réalité

terrestre actuelle, et que vous vous êtes donnés pour but d’alerter l’individu à ce

qui menace son intégrité humaine comme à ce qui peut la servir.

Cependant, vous ne semblez pas avoir encore fait le constat de l’évidence la plus

significative de notre époque : à savoir que ni le mental – l’intellect, la raison, la

connaissance -, ni la vie – l’émotion, le sentiment, l’impulsion, l’instinct – ne sont

en mesure de trouver les réponses nécessaires, ni de résoudre les contradictions

essentielles qui maintenant déchirent l’humanité.

Seul un pas évolutif de la conscience, un changement qualitatif du regard intérieur,

peuvent permettre la découverte du chemin à suivre, à frayer.

La nature humaine est à présent à son point évolutif d’éclosion, selon les lois qui

l’ont déterminée : la loi de la séparation, celle du développement de l’ego.

Le regard que l’humanité porte sur elle-même et ses œuvres, à ce seuil évolutif, est

nouveau historiquement – elle peut aujourd’hui se percevoir dans son entière

multiplicité à la fois -, mais n’a pas changé intérieurement.

Ce n’est que par une conclusion logique de son intelligence que l’humain en vient

aujourd’hui à reconnaître la réalité de l’unité.

Mais la capacité de réaliser, et de vivre cette unité, ne lui est pas encore donnée.

L’unité ne peut pas se manifester dans l’état encore inchangé de l’homme.

Il faut pour cela d’abord que la conscience dans l’homme se libère de ses

instruments et se prépare à recevoir et être organisée par la loi et la force d’un

autre état évolutif, qui pousse de tous côtés, de toutes parts, et dans toutes les

dimensions.

Il existe deux contrées de la psyché humaine où nous savons parfois, d’un autre

savoir, trouver la conscience – libre des limites, déterminismes et déformations de

ses instruments évolutifs - : l’une est derrière le cœur, l’autre par-delà la pensée.

A la première nous sommes parfois réunis, à la faveur de certains actes héroïques,

ou de simples gestes d’amour et de don, par ce qu’ils suscitent directement en

nous : un élan de gratitude, de reconnaissance, un sens de pureté et de gratuité

absolue.