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*10-10-1973, Paris :
D’un côté c’est presque comme si j’avais décroché et rechuté dans une conscience
très ordinaire, où il n’y a de progrès que celui de la nature ; et de l’autre côté je
crois sentir que c’est bien, que j’en finis avec tout un mensonge…
***
*1979, Auroville :
Qu’est-ce qui se passe quand on n’a plus de famille, de clan, de parti, de nation ni
d’idéal, quand on n’a plus de rival ni d’ennemi, quand on n’a plus rien à fuir, à
rejeter ou à combattre, plus rien à affirmer, à prouver ni à détruire, plus rien à
prendre, à voler ni à servir, qu’est-ce qui se passe quand on est tout nu, seul avec
d’autres aussi nus, sur la terre nue sous le ciel nu devant un avenir nu ?
Quelques mots seulement résonnent dans un silence encore incompris :
« Nous voulons une race sans ego ! ».
Cela ne se fait pas en un jour.
La racine de l’illusion demeure, prête à repousser au dehors à la moindre occasion,
au premier geste séparé.
Et elle repousse. C’est « normal ».
Mais les justifications sont retirées. On voit la chose à vif.
On la vit directement, à la seconde.
La séparation. L’ego.
Elle se coagule partout, en chaque acte, en chaque pensée. Crue. Sans fard.
Le problème.
Alors on y est. C’est maintenant.
Il y a un lopin de terre.
L’Aide est tangible.
Il faut passer.
O Mère, Douce Mère,
Toi si pure
Qu’Il T’a confié cette tâche
Mère, Douce Mère
N’es Tu pas Son Bien le plus intime,
Sa Source la plus vive,
Sa Bien Aimée ?
O Mère, Douce Mère,
C’est Lui dedans
Qui T’aime infiniment…
***
*3-11-1973, Paris :
Un jour viendra je le sais,
Ton silence descendra
Dans mon être
Pour toujours.