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*28-11-1992, Auroville :
Je reçois une lettre de la grand-mère de Cyril qui veut le contacter pour lui laisser
un héritage… Mais comment trouver sa trace ? Quand sa mère et son nouveau
compagnon l’ont emmené au Canada, il n’y avait plus de contact entre nous…
*3-12-1992, Auroville :
Il y a comme une errance : les questions sont trop grandes, dans un silence qui
attend sans rien savoir…
… L sera prêt à retourner chez lui ce dimanche, je crois, et à reprendre le travail
lundi…
*4-12-1992, Auroville :
N, tôt ce matin, est venu me demander de l’argent, prétendant une fois de plus
qu’il ne trouvait aucun travail ; peut-être est- le fait de découvrir que L séjourne ici
avec moi qui l’a provoqué, mais son attitude était bien différente, presque vicieuse,
mauvaise, et il a fini par me menacer de… chantage ! (la relation physique et
affective que nous avons eue dans le passé, quand il était plus droit et que je lui
faisais toute confiance) ; je l’ai renvoyé presque brutalement, mais ça m’a laissé un
peu bouleversé : ce tableau de toute une laideur d’être, d’une horreur de
conscience…
… Madanlal voulait m’emmener sur ses terres près de « Lake Estate », sous le
prétexte de voir le tas de briques qu’il souhaite donner au Matrimandir pour la
construction des Pétales ; je suis arrivé un peu en retard, à cause d’une panne et
du déluge sur la route ; puis nous avons fait une grande randonnée dans sa
voiture, et marché au bord du lac, et visité « Gloria Farm » ; il m’a raconté toutes
ces choses qui lui reviennent de Toi, de ses expériences avec Toi ; il m’a récité de
longs passages de « Savitri »… Je suis reconnaissant de sa confiance…
*5-12-1992, Auroville :
Quelque chose d’idiot, de comique, de désolant m’est arrivé dans la nuit, vers 5 h :
sortant d’un rêve détaillé avec Sujata, Satprem, une jeune fille et une histoire de
courrier, je descend l’escalier de bois, fraîchement ciré par L, avec des chaussettes
de laine aux pieds, dans l’obscurité, et je glisse et dévale toutes les marches sur le
dos, cassant l’une d’elles, et décrochant une peinture au passage, et j’atterris en
brisant une lampe et écrasant un scorpion en même temps !
Le coccyx est très douloureux ! C’est comme la suite de ce moment vilain avec N le
matin, quelque chose qu’il faut nettoyer tout à fait, maintenant, avec le vrai
mouvement…
Et il pleut, sans cesse !
Je suis furieux de ma négligence, de cette veulerie, cette faiblesse en moi qui ont
permis cet accident… Furieux aussi de céder à cette misère égoïste, petitement
centrée sur sa propre irréalité séparée, qui veut s’installer dans la douleur physique
et stigmatiser les « dégâts »… !
Il y a comme une déchirure près de la colonne vertébrale, à l’attache d’une côte…
… Selvam est revenu de Madras ; il a passé ici un moment réparateur ; il a une
belle et profonde présence, et je crois qu’il progresse…
… L va rentrer chez lui demain ; il n’a plus besoin de mes soins…