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Face aux statistiques de plus en plus alarmantes deMIKE et d’ETIS,

la CITES a lancé une évaluation rapide des réponses à apporter du

PNUE afin de fournir un aperçu graphique de la situation actuelle,

enrichi des informations les plus récentes de l’UICN (Union inter-

nationale pour la conservation de la nature) sur la situation des po-

pulations d’éléphants, et afin d’identifier les moyens d’y répondre.

Les résultats sont assez désastreux. Les enquêtes systématiques

indiquent que les niveaux de braconnage et le nombre de saisies

d’ivoire à grande échelle destinées à l’Asie ont été multipliés par

trois ces cinq dernières années. Rien que sur les sites africains

suivis par MIKE, 17 000 éléphants auraient été tués illégalement

en 2011, un chiffre vraisemblablement supérieur à 25 000 à

l’échelle du continent. Pour beaucoup des États de l’aire de répar-

tition d’Afrique centrale et occidentale, l’ampleur des massacres

dépasse désormais largement le taux de croissance naturelle de

la population, provoquant une baisse généralisée du nombre

d’éléphants et leur risque d’extinction dans ces pays.

En s’appuyant sur des consultations d’experts avec l’UICN et

des spécialistes de l’éléphant, ce rapport montre que le total des

populations d’éléphants d’Afrique reste stable, résultat d’une

protection efficace dans certaines régions d’Afrique australe et

orientale, où résident la majorité des populations d’éléphants.

Toutefois, le braconnage et la contrebande d’ivoire destiné aux

marchés illicites en Asie se répandent plus au sud et à l’est.

Une meilleure collaboration régionale et internationale est

donc indispensable pour renverser ces tendances.

Ce rapport fournit des preuves évidentes qu’il est nécessaire de

mettre en place des ressources humaines et financières adé-

quates, un partage du savoir-faire, une sensibilisation du pu-

blic dans les pays consommateurs et d’importantes mesures de

lutte contre la fraude si l’on veut enrayer la montée inquiétante

du braconnage et du commerce illégal. Le Consortium interna-

tional de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages

(ICCWC) jouera un rôle de plus en plus important pour aider

les États de l’aire de répartition, les pays de transit et les pays

consommateurs à lutter contre les réseaux criminels organisés

transnationaux et, dans certains cas, contre les milices rebelles.

Pour la deuxième fois en 40 ans d’existence de la CITES, les élé-

phants sont confrontés à une crise. Un effort bien ciblé et concer-

té est nécessaire pour mettre un terme à ce massacre insensé et

assurer la survie de ces animaux majestueux à l’état sauvage.

John E. Scanlon

Secrétaire général de la CITES

PRÉFACE

Les éléphants sont maintenant extrêmement menacés en raison de l’augmentation specta-

culaire du braconnage pour leur ivoire. La CITES et les médias ont été informés d’atroces

massacres d’éléphants, dont la tête et les défenses avaient été enlevées, dans la quasi-totalité

de leur aire de répartition en Afrique. Depuis plus d’une décennie, le Programme de suivi de

l’abattage illégal des éléphants (MIKE) dirigé par la CITES et le Système d’information sur

le commerce des éléphants (ETIS), géré dans le cadre de notre partenariat avec TRAFFIC,

conjointement avec les États de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique, collectent et ana-

lysent des données sur l’abattage des éléphants et le commerce illégal de l’ivoire.

Rien que sur les sites africains suivis

par MIKE, 17 000 éléphants auraient

été tués illégalement en 2011, un

chiffre vraisemblablement supérieur à

25 000 à l’échelle du continent.