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menaces sérieuses. En effet, l’aire de répartition actuelle est de

plus en plus fragmentée et isolée, ce qui aboutit aussi à l’aug-

mentation des conflits hommes/éléphants.

Il est important de noter que si dans certaines parties du conti-

nent, les populations d’éléphants d’Afrique peuvent être déci-

mées en raison du braconnage être victimes d’une réduction de

l’habitat et d’une fragmentation plus importantes, dans d’autres

parties de l’aire de répartition de l’espèce, principalement celles

situées au sud du fleuve Zambèze, les populations demeurent

importantes, bien gérées et en bonne santé.

Des mesures immédiates doivent être prises sur le terrain en

matière de soutien, de formation et de renforcement de la lutte

contre la fraude dans les régions frontalières, ainsi que dans et

autour des zones protégées, si l’on veut éviter l’extinction locale

des éléphants d’Afrique dans un avenir proche. Le Plan d’action

pour l’éléphant d’Afrique, mis au point par les États de l’aire de

répartition des éléphants d’Afrique et adopté en 2010, fournit un

large cadre général pour les actions nécessaires à la protection

et à la gestion adéquates des populations d’éléphants d’Afrique.

Des actions ciblées de lutte contre la fraude à des points clés de la

chaîne du commerce illégal de l’ivoire, ainsi que des campagnes

efficaces de sensibilisation du public sont nécessaires pour ré-

pondre à la récente augmentation du braconnage et pour réduire

la demande d’ivoire illégal dans les pays consommateurs. C’est en

Chine que la nécessité de réduire la demande est la plus cruciale.

Tant que les ressources nécessaires ne seront pas mobilisées

pour améliorer considérablement les efforts locaux de conser-

vation et de lutte contre la fraude dans l’ensemble de la chaîne

du commerce de l’ivoire, les populations d’éléphants vont décli-

ner, le braconnage continuera et le commerce illégal de l’ivoire

se poursuivra de plus belle.

Les systèmes de surveillance MIKE et ETIS, prescrits par la

CITES, continuent de fonctionner étroitement avec les Groupes

de spécialistes des éléphants d’Afrique et d’Asie de la Commis-

sion de la sauvegarde des espèces de l’UICN, qui fournissent

des données essentielles sur la situation des populations d’élé-

phants. Il est nécessaire d’assurer un financement à long terme

pour ces programmes. Sans quoi, la base d’informations essen-

tielle pour évaluer les éléphants en crise sera perdue, juste au

moment où l’on observe une recrudescence sans précédent du

braconnage et du commerce illégal.

ruption collusoire, à tous les niveaux. La pauvreté permet aux

criminels organisés de recruter, corrompre ou menacer plus

facilement les habitants, policiers, militaires et gardiens affec-

tés à la protection de la faune et sous-payés.

Les braconniers sont de mieux en mieux équipés, ils réalisent

ainsi des opérations plus sophistiquées et sont davantage sou-

tenus par les trafiquants et les réseaux criminels. Diverses mé-

thodes de contrebande par voie terrestre, fluviale et maritime

sont utilisées. Actuellement, la grande majorité de l’ivoire saisi

est expédiée par des porte-conteneurs depuis les ports mari-

times d’Afrique de l’Est. Pourtant, il y a peu, certaines saisies

provenaient des ports maritimes de l’Ouest et du Sud, une pos-

sible adaptation aux mesures de lutte contre la fraude visant les

ports maritimes de l’océan Indien. Des renseignements crimi-

nels suggèrent également que les navires de pêche naviguant

entre l’Asie et l’Afrique sont susceptibles d’être impliqués dans

la contrebande, et ceux-ci sont rarement inspectés.

Les éléphants sont également menacés par la perte croissante

de l’habitat et la diminution subséquente de l’aire de répartition

en raison de la croissance rapide des populations humaines

et de l’expansion agricole. Aujourd’hui, certains modèles in-

diquent que 29 % de l’aire de répartition actuelle est touchée

par le développement des infrastructures, la croissance de la

population humaine et l’expansion urbaine et agricole rapide

(voir

www.globio.info)

. Selon les projections, ce chiffre pourrait

passer à 63 % d’ici à 2050, en particulier en Afrique occiden-

tale, centrale et orientale. Même si les hauts niveaux actuels de

braconnage diminuent, la perte de l’habitat et d’aire de répar-

tition continuera de menacer l’avenir des populations d’élé-

phants sur le continent africain. Les perturbations et les obs-

tacles qui entravent les migrations saisonnières des éléphants

à la recherche d’eau et de fourrage représentent également des