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L’importance du transport maritime par conteneurs dans la
chaîne d’approvisionnement commerciale (environ 420 mil-
lions de conteneurs sont expédiés chaque année), les mé-
thodes de dissimulation souvent ingénieuses et sophistiquées,
ainsi que les divers itinéraires empruntés par les trafiquants de
drogues et autres contrebandiers, rendent d’autant plus diffi-
cile leur interdiction. Les ports maritimes sont connus pour
être des lieux de travail difficiles et parfois dangereux et les
structures de répression se heurtent souvent au manque de
ressources, à la méfiance qui règne entre les agences, aux pro-
cessus et systèmes portuairescomplexes ainsi qu’à d’autres
facteurs qui sont sciemment exploités par les organisations
criminelles. Cette situation constitue une menace très réelle
et sérieuse à la sécurité de la chaîne logistique du commerce
international, si importante pour le développement durable.
Initié en 2003 par le Directeur général de l’Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le Secrétaire gé-
néral de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), le Pro-
gramme de contrôle des conteneurs (CCP) tente de répondre
à ce problème. Le CCP est destiné à aider les gouvernements
Le Programme de contrôle des conteneurs de l’ONUDC et de le l’OMD
à créer des structures de renforcement durables dans certains
ports afin de minimiser les risques d’utilisation de conteneurs
pour le trafic de drogues, la criminalité transnationale organi-
sée et d’autres formes d’activités de contrebande.
Les unités interagences de contrôle des ports (PCU) sont
au cœur du CCP. Ces unités sont constituées d’analystes
et d’équipes de recherche issus de différentes agences de
répression (fonctionnaires des douanes, agents de police)
formés et équipés pour travailler ensemble au ciblage systé-
matique des conteneurs à haut risque devant être contrôlés,
en utilisant une analyse des risques et d’autres techniques
proactives interférant au minimum avec le libre flux du com-
merce légitime. Il est important de signaler que le CCP ne
cherche pas à modifier les rôles et les responsabilités juri-
diques des agences de répression participantes, mais plutôt
à promouvoir l’interaction et le travail d’équipe nécessaires
à une interdiction efficace.
Texte adapté de : OMD/ONUDC (2009). Rapport d’activités du Pro-
gramme de contrôle des conteneurs, juin 2009. Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime – Organisation mondiale des douanes.
liorer les enquêtes et à fournir de meilleures preuves, car seules
des preuves correctement rassemblées sur une scène de crime,
ou dans des camps de braconniers, peuvent être présentées à
un tribunal. Pour les gardiens bien formés, il suffit le plus sou-
vent d’un stylo ou d’un crayon, de papier, d’un couteau et d’un
téléphone portable équipé d’un appareil photo pour récupérer
un ensemble de preuves et s’assurer qu’en cas d’arrestation des
braconniers, ceux-ci pourront être poursuivis et condamnés.
Il est primordial que les gardiens soient formés aussi bien à
la gestion d’une scène du crime qu’à la formation d’équipes
tactiques de pisteurs. À ce jour, c’est le moyen le plus efficace
de poursuivre de petits groupes de personnes sur de grandes
distances dans la brousse et de recueillir des renseignements
sur les mouvements des braconniers à l’intérieur des aires pro-
tégées. Deuxièmement, il est essentiel de créer de petites uni-
tés distinctes de lutte contre le braconnage. Les unités de petite
taille réduisent le risque de corruption et facilitent la collecte
de renseignements et la création de réseaux de lutte contre le
braconnage dans les villages en dehors des zones protégées.
Ces deux points doivent être considérés afin d’augmenter les
chances d’appréhender des braconniers et de recueillir des
preuves pour une utilisation au tribunal.
Actuellement, une variété d’initiatives et de cours sont pro-
posés aux gardiens et responsables de parc, de la formation
purement paramilitaire à la collecte de renseignements. Ce-
pendant, la qualité et la quantité de l’offre de formation sont
variables. Or, les parties prenantes et les étudiants tireraient
profit d’une meilleure coordination de la formation en compé-
tences de pistage et de la diffusion des bonnes pratiques. En
outre, un financement plus stable pour ce type de formation
permettrait de l’intégrer aux programmes d’études des écoles
de gardiens. Il pourrait également permettre d’organiser des
réunions et des ateliers communs afin que les enseignants
et les écoles bénéficient des échanges de renseignements et
de relations personnelles renforcées entre les gardiens, tant à
l’échelle nationale que régionale.