LA. MAISON PERNOD FILS
obtenus dans la guerre acharnée qu'elle fait aux imitateurs
de sa marque. 11 serait fastidieux de mentionner ici les
divers jugements rendus en sa faveur dans de semblables
affaires.Bornons-nous à citer le jugement rendu le 20 mai
1884 par le Tribunal de Chalon-sur-Saône et confirmé le
21 novembre suivant par la Cour d'Appel de Dijon, dans la
cause entre M. Pernod fils et le sieur S... distillateur. Ce
jugement constate que « l'étiquette déposée par Pernod fils
« au Greffe de Pontarlier, comprenant notamment la croix
« fédérale suisse surmontée d'un chapeau, comme élément
« figuratif principal, avec les conditions de dimension, de
« disposition et de couleur qu'elle occupe dans cette
« étiquette, constitue la propriété exclusive de Pernod fils
« et sa marque de fabrique. »
C'est un fait connu de chacun que le produit fabriqué
dans l'usine de MM. Veil-Picard n'est pas désigné dans le
public sous le nom d'absinthe. Pour le distinguer des pro
duits similaires, les amateurs l'ont appelé du nom de son
fabiicant et, partout aujourd'hui, à l'heure de l'apéritif, c'est
un Pernod que l'on demande.
C'est aussi du Pernod que les clients de la maison deman
dent dans leurs lettres de commande.
Cette particularité n'a pas échappé à l'attention de cer
tains concurrents.
Toutes les grandes maisons connaissent la plaie des ho
monymes; toutes, à un moment donné, ont vu s'établir
dans leur voisinage, quelquefois dans la même ville, des
individus jusqu'alors inconnus dans l'industrie, sans connais
sances spéciales, sans argent mais qui devaient au hasard