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Et il semble bien qu’aucun autre dieu n’a subi une telle continuelle
métamorphose adaptative dans la conscience humaine collective.
Dans le cas des Avatars du passé, que ce fut Buddha, Jésus, Krishna ou Rama,
nous héritons d’un récit fondateur ou de la chronique de leurs faits durant leurs
incarnations et ce qui évolue est notre interprétation et notre compréhension de
leurs messages et de leurs enseignements.
Peut-être la seule autre personnalité divine qui ait subi des changements
comparables est la déesse Durga. A son propos, Mère a même raconté un
incident dans lequel Durga, le jour de l’année traditionnellement consacré à sa
Victoire sur une force anti-divine, Lui avait demandé de partager avec elle
l’expérience de l’amour pour le Suprême – quelque chose qu’elle, grande déesse
pleinement souveraine, n’avait jamais connu.
Pourtant le changement graduel et le développement du statut du seigneur
Ganesha n’ont pas de parallèles. De plus, sa progression varie considérablement
non seulement selon les époques mais selon les régions, si bien qu’il a pu être
abordé simultanément de manières très différentes et avec de différentes
attentes.
Qu’il eut la fonction du seigneur des êtres, du meneur des troupes, d’un grand roi,
ou celle d’une impénétrable mais alerte présence auprès des sept mères des jours
anciens simplement sculptée en bordure de la scène principale, ou bien de
l’intermédiaire auprès des neuf planètes ; qu’il fut celui que l’on devait d’abord
sans faute amadouer de crainte que des obstacles et obstructions ne barrent
notre route ou ne compromettent nos efforts, nos entreprises ou même notre
quête, ou qu’il fut approché, regardé ou enjoint, comme l’énoncent de
nombreuses slokas traditionnelles, en tant que saigneur du Yoga et secret conduit
menant à l’Un, quelque fut l’aspect ou la qualité invoqués à travers les siècles,
cela a probablement dépendu en grande partie de l’équilibre contemporain des
forces en jeu comme des motivations prévalant dans les individus et la société.