Quelle ville?

représentants invitent la communauté à la pose de sa première pierre le jour des 50 ans de Sa ville ; et ce projet, bien sûr, est d’une telle envergure que les règles appliquées pour tous les autres en sont invalidées.

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Cela s’est déjà produit.

Constatant l’hétéroclisme et le mélange d’influences qui accompagnaient cette première et laborieuse urbanisation, R., qui mesurait aussi le passage du temps avec une certaine appréhension, se résolut à intervenir. Les possibilités lui en étaient données, par sa position au Conseil gouvernemental – dont le président au commencement de ce millénaire lui était dévoué, le présentant à tous comme « le plus grand architecte du monde » - et par l’adhésion inconditionnelle d’une partie de la communauté. Il voulut ainsi, tant qu’il le pouvait encore, introduire dans la réalité physique de Sa ville une note formelle déterminante et une impulsion décisive. L’équipe qui s’était constituée autour de lui élabora alors sous sa direction un plan d’action : tout au bord de l’aire du Matrimandir, au Nord, ils allaient construire un grand bâtiment administratif, l’équivalent d’une Mairie, la première unité d’un ensemble qui abriterait éventuellement tous les services communautaires et regrouperait tous les pouvoirs – y compris celui du Gouvernement central qui y disposerait de son propre espace construit. Cette centralisation des activités essentielles, agrémentée de lieux de divertissement tels qu’un cinéma, des restaurants et une place publique, à l’orée même du sanctuaire, dont le joyau d’or serait visible de toutes les fenêtres des bureaux s’ouvrant au Sud et que l’on pourrait contempler à

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