Quelle ville?

Il existe une sorte d’éthique de l’âme : il ne peut y avoir d’échange d’argent entre les membres d’une équipée, d’une confrérie, d’une quête ; l’on ne peut mentir d’aucune manière, c’est-à-dire qu’il ne peut y avoir ni subterfuge, ni dissimulation, ni calcul ; l’on ne peut accepter aucune sorte de violence, qu’elle soit morale ou physique – et si ces choses cherchent à s’imposer ou à se manifester, l’âme se retire derrière le voile. Pourtant, la conduite humaine ordinaire se dote de toute une gamme de justifications et d’explications de ces mouvements que l’âme ne peut accepter. Si nous voulons le règne de l’âme – le règne de la Vérité -, il nous faut agir en conséquence et collectivement nous défaire de tous les mouvements qui ne lui sont pas offerts, qui la refusent, la nient ou l’empêchent de se manifester.

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De toutes parts montait la marée – démographique, économique – avec sa barbarie dévastatrice, semant les détritus de plus en plus toxiques de ce nouvel ordre mondial, dont la loi unique semblait être de s’enrichir à tout prix, afin de jouir, d’acquérir et d’afficher. Les bords des routes se jonchaient de déchets intraitables, les rues des villages et des villes avoisinants s’engorgeaient de sacs, de poches et de bouteilles en plastique, et les nouveaux modèles automobiles encombraient toutes les artères et viciaient l’air.

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