BRUNOFERT
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DOSSIER FAMILIAL
faut-il instaurer une
LA PERTE D’AUTONOMIE CRÉE DE LOURDES DÉPENSES QUE LES PERSONNES
ÂGÉES ET LEURS PROCHES NE PEUVENT PAS TOUJOURS ASSUMER. LA QUESTION
DE LEUR FINANCEMENT SE POSE, AU MOYEN D’UN DISPOSITIF FACULTATIF
OU IMPOSÉ À TOUS.
Propos recueillis par Yves Deloison - Photographies Bruno Fert.
Marie-Anne Montchamp
Présidente du conseil de la Caisse nationale
de solidarité pour l’autonomie (CNSA)
Toutes les hypothèses doivent être
étudiées
\\
Si nos concitoyens n’anticipent pas leur
situation propre au vieillissement et à la perte
d’autonomie, c’est la solidarité nationale
qui devra s’en charger. Le placement en
établissement, parce que le maintien à
domicile est impossible, coûte cher à la
collectivité. Quand la retraite moyenne
s’élève à 1500 euros par mois et qu’il faut
débourser 2000 euros, le reste à charge est
quasi impossible à financer. L’APA (allocation
personnalisée d’autonomie) apporte des aides
souvent insuffisantes par rapport aux besoins
réels. La situation actuelle est insatisfaisante.
C’est pourquoi Agnès Buzyn, ministre des
Solidarités et de la Santé, a lancé sa stratégie
de transformation du système de soins qui
met l’accent sur la prévention, car chacun
doit anticiper ses problèmes médicaux
pour se prémunir. Fin mai, elle a présenté
sa feuille de route sur la dépendance en vue
d’accompagner les personnes très âgées et
de respecter les choix de chacun. Un débat
de société devra arbitrer ce qui relève de la
solidarité ou d’autres sources de financement,
sachant que les plus démunis doivent
bénéficier de la première option. Pour ma part,
je pense qu’une gouvernance multipartite
s’impose, incluant bien sûr les professionnels,
mais patients et familles devront être aussi
pleinement écoutés.
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MA_CONCLUSION
Il faut mettre toutes les hypothèses sur
la table, sans idéologie, mais dans le
respect du pacte républicain, avec deux
considérations majeures : quels efforts
peuvent soutenir nos compatriotes et quel
système sera le plus juste et pérenne?
Dépendance: