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BRUNOFERT

DOSSIER FAMILIAL

13

assuranceobligatoire

Franck Bien

Maître de conférences en sciences

économiques à l’université Paris-Dauphine

Difficile de l’imposer si certains

ne la désirent pas

\\

Il existe déjà des assurances facultatives

mais d’un niveau très partiel, puisque la rente

proposée par lesmutuelles tourne autour de

250 euros par mois,montant qui ne couvre pas

le coût élevé de la dépendance. Néanmoins,

la question de la liberté de choix se pose.

Peut-on imposer une assurance si certains ne

la désirent pas? Les plus aisés, en particulier,

ne veulent pas payer pour les autres. Ensuite,

la réticence à s’assurer s’explique, la perte

d’autonomie pouvant ne pas survenir. Beaucoup

pensent être déjà couverts ou sous-estiment

les conséquences financières. En outre, cela

instituerait une nouvelle cotisation de solidarité

qui serait perçue par beaucoup comme un

prélèvement supplémentaire élevant le niveau

de charges sociales déjà considéré comme

pesant. De plus, si on rend obligatoire l’assurance

dépendance, qu’assurerait-on précisément

et quelles prestations seraient couvertes? S’il

s’agit de prendre en charge un faiblemontant

mensuel, cela vaut-il la peine? Pour s’avérer utile,

elle doit permettre desmontants de prestations

élevés, comme c’est le cas enAllemagne. Enfin,

ce type d’assurance ne doit pas entraîner une

augmentation des tarifs des établissements de

soins, à l’image de l’APL (aide personnalisée au

logement) qui génère une hausse des loyers. En

définitive, cette conséquence pénaliserait les

consommateurs.

//

MA_CONCLUSION

Une assurance obligatoire doit être gérée

par un seul acteur dont la mission n’est

pas de générer des profits, à l’instar

de l’Assurance-maladie où le ratio frais de

gestion/remboursement est bien supérieur

à celui des complémentaires privées :

cinq fois plus de dépenses remboursées

pour des frais équivalents.