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Je travaille dans le domaine de la conservation depuis 1993 et j’ai
commencé à m’occuper des gorilles dans la région orientale de la Ré-
publique Démocratique du Congo (RDC). En 1993, je suis allé à
Kahuzi-Biega afin de réaliser une enquête sur les gorilles de plaine de
l’Est et c’est à cette occasion que j’ai rencontré des gorilles pour la pre-
mière fois. Puissants mais en même temps tellement paisibles, ils sont
devenus ma meilleure excuse pour poursuivre mes études. Depuis
lors, j’ai travaillé sur tous les types de gorilles, de la RDC jusqu’au
Gabon, et l’espèce est devenue l’une des espèces les plus charismatiques
de la conservation animale. La raison en est (hormis le fait que ce
sont nos frères génétiques) que les gorilles sont une espèce qui joue un
rôle primordial pour leur environnement, le maintenant en bon état
et dispersant les graines. En 1993, alors que nous travaillions sur les
gorilles, nous en en avions répertorié 14 000 à Kahuzi-Biega et dans
les forêts environnantes. Mais un vrai désastre a eu lieu depuis, ce
qui fait qu’aujourd’hui, nous ne savons même pas combien d’entre
eux sont toujours dans la nature. Nous savons toutefois que leur
nombre a décliné à cause de la guerre qui fait rage dans l’est de la
RDC. J’espère que l’Année du Gorille, lancée par les Nations Unies,
sera le début… le début d’une option pour les gens qui tentent de
sauver ces gorilles avec lesquels j’ai travaillé depuis 1993. Bien que
leurs populations connaissent un déclin, je pense qu’il y a encore de
l’espoir. Si nous pouvons unir nos efforts, si nous parvenons à insuf-
fler un peu de volonté à travers toute la communauté internationale,
je pense alors que les gorilles peuvent s’en sortir.
Dr. Inogwabini Bila Isia
Conservateur congolais, WWF RDC
TEMOIGNAGE - L’ANNEE DU GORILLE
« Je pense
qu’il y a encore de l’espoir. »