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L’une des manières les plus fréquentes d’exploiter illégalement une

zone consiste à obtenir un permis en corrompant l’agent chargé

d’émettre les permis. Il existe trois manières de procéder : a) en

payant une commission standard (un prix fixe versé directement à

un agent, par exemple 25 000 dollars pour avoir le droit d’abattre

17 km2 de forêt ; b) en payant un pourcentage de la valeur des biens

extraits ou de la valeur du permis (en Indonésie, ce prix représente

souvent entre 10 % et 40 % de la valeur de la transaction, ce qui est

nettement moins que pour obtenir un permis) ; c) en payant un prix

élevé pour d’autres services ou biens, par exemple le logement, les

véhicules, le carburant ou autres.

La forme de corruption la plus courante pour l’obtention d’un permis

est le paiement direct. Pour les agents locaux, la perception d’une com-

mission basée sur le pourcentage ou le prix par camion ou par tonne

transportée est également fréquente. Ainsi, la corruption peut faire par-

tie d’un mécanisme bien organisé assurant un revenu à tous, depuis

les agents locaux jusqu’aux hauts responsables de l’administration.

Contrôler la corruption est difficile et limité par le fait que les per-

mis ou les zones de concession ne sont pas toujours délimités avec

précision et que les cartes détaillées n’existent pas. Avec plusieurs

centaines de sociétés d’exploitation opérant dans une seule zone,

un contrôle indépendant est difficilement réalisable sans un système

d’archivage central standardisé. En effet, un éventuel organisme de

contrôle devrait non seulement contrôler un nombre élevé de permis

différents émis par divers bureaux, mais aussi effectuer des recoupe-

ments avec les permis renouvelés et des vérifications sur le terrain

pour connaître avec exactitude les zones relatives à chaque opération

et les volumes extraits. Cela est également compliqué par le fait que

plusieurs autorités et propriétaires fonciers ou utilisateurs peuvent

être concernés et que les structures gouvernementales décentrali-

sées disposent de compétences floues. En conséquence, même si un

dossier est suivi afin de lancer des poursuites, d’importantes difficul-

tés peuvent survenir pour prouver l’intention et la culpabilité. Chose

étonnante, certains mécanismes d’octroi de licence et accords com-

merciaux exigent le marquage de chaque souche, ce qui démontre

une mauvaise compréhension de la situation sur le terrain dans ces

régions tropicales et ces zones de conflit (PNUE 2010).

OBTENTION DE PERMIS À

L’AIDE DE POTS-DE-VIN

#6