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L’exploitation illégale alimente directement de nombreux conflits

car le bois est une ressource disponible pour ceux qui profitent des

conflits ou pour financer les ventes d’armes. C’est ce qui se produit à

la frontière entre le Laos et le Cambodge. Les campagnes de sensibili-

sation menées par Global Witness ont contribué à fermer des postes

frontaliers en RDC, au Soudan du Sud, en Colombie et à Aceh, en In-

donésie, où les militaires étaient également impliqués dans de nom-

breuses opérations d’exploitation illégale. Sans en avoir reçu l’ordre

des autorités, les militants, guérilleros ou unités militaires imposent

des taxes aux sociétés d’exploitation ou aux producteurs de charbon

de bois, émettent des faux permis d’exportation et contrôlent les

postes-frontières. Ils exigent fréquemment la suppression de tout

contrôle de véhicules à la frontière et des patrouilles publiques dans

les régions riches en ressources, patrouilles qui sont effectuées dans

le cadre d’un accord de paix suivant de nouvelles revendications ou

offensives territoriales. Parfois, des groupes rivaux s’accordent pour

ne pas combattre dans certaines zones afin de tirer un profit mutuel

de l’extraction des ressources naturelles, comme cela s’est produit

à la frontière entre le Laos, le Vietnam et le Cambodge ces dernières

décennies, ainsi qu’au Nord et Sud Kivu, en RDC.

EXPLOITATION ILLÉGALE DANS

LES ZONES DE CONFLIT

#3

Dans de nombreuses régions reculées, ou lorsque la corruption est

généralisée, l’exploitation illégale est pratiquée par des gardes ar-

més ou par le « personnel de sécurité », qui chassent les habitants

de la région. Cette méthode d’exploitation illégale a été l’une des

plus pratiquées entre les années 1960 et le début des années 2000,

en raison d’une réglementation publique insuffisante ou d’une non-

application des lois dans les zones rurales. Les maires, fonction-

naires et agents de police locaux étaient menacés ou, plus souvent,

soudoyés pour fermer les yeux (Amacher et al. 2012).

Dans de nombreux cas, cela se poursuit dans les régions très reculées

et les zones de conflit, où le pouvoir local est aux mains des entre-

prises ou des militants (PNUE-UNESCO 2007 ; PNUE-Interpol 2009).

EXPLOITATIONSANS PERMIS DANS

DES ZONES NON PROTÉGÉES

#2

Au Cambodge, le commerce du bois cible de plus en plus les

essences de bois précieux qui sont protégées par le droit natio-

nal. En janvier et février 2004, des groupes armés opérant dans la

province de Kratie ont illégalement abattu des espèces précieuses

et en ont exporté le bois au Vietnam, en le faisant passer par les

cols de la région de Valoeu. Ces activités ont été facilitées par des

documents fournis par le ministre du Commerce et de l’Admi-

nistration forestière, autorisant une série d’exportation de bois

précieux, notamment l’exportation récente de plus de 1 000 m3

de bois de rose, d’une valeur approximative de 700 000 dollars.

Ces opérations auraient impliqué d’anciens chefs de police de la

région. Pour contourner l’interdiction d’exploiter, des opérations

de récolte ont été dissimulées grâce à un éventail de permis illé-

gaux afin de répondre aux demandes du commerce transfronta-

lier illicite de bois avec la Thaïlande, le Vietnam et le Laos.

Global Witness, communiqué de presse, 20 février 2004

Le blanchiment de bois illégal compro-

met la réforme forestière au Cambodge