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*24-6-1993, Auroville :

Je me suis trouvé un travail un peu à l’écart aujourd’hui, dans un silence qui m’a

reposé, à peindre les nouvelles grilles dans l’amphithéâtre…

… Ce soir l’équipe d’Arunasalam termine la surface intérieure du dernier toit de la

nouvelle unité ici, et il faut organiser l’éclairage ; je crois que ce sera un lieu

harmonieux… Arunasalam reste dormir ici, tranquillement…

*25-6-1993, Auroville :

Joseph, l’ami de JYL, me téléphone de Madras : il a raté son avion, et a besoin

d’urgence d’un peu d’argent…

… Tapas arrive ici en larmes, après un incident à la porte de la Chambre ; elle

amenait la femme de son frère, et Tina l’a refusée… Tina devient de plus en plus

intolérante dans son travail et il y a des heurts presque quotidiennement ; alors je

dois retourner, contacter Tina, et emmener moi-même dans la Chambre Manan et

Jayati…

… J’ai coupé mes cheveux…

*26-6-1993, Auroville :

Visite de Tripathy : nous lui faisons faire le tour des travaux, et il nous donne ses

« vues » sur la situation d’Auroville… Les ingrédients d’une explosion semblent

réunis !

… Après le travail, Anand et moi descendons en vélo jusqu’à la plage ; Indira nous

fait à manger dans la maison de Selvam ; une bonne heure à courir et nager, le

corps en avait besoin !

… Je rentre pour trouver Jaïraman, encore saoul, qui est venu se remettre… ! Mais il

me montre aussi que j’ai été trop confiant envers Gajendran, qui fait un usage

intéressé de mon amitié…

*3-7-1993, Auroville :

Aujourd’hui j’ai pu emmener Toine au petit temple de Ganesh, pour qu’il m’aide à y

refaire l’installation électrique…

… Un moment de chagrin : Silvio, dans son atelier, s’adresse brutalement et sans

respect à mon Anand, qui vient me chercher… Ce n’est pas la première fois, loin de

là, que l’attitude de Silvio provoque des réactions parmi nos gars ; mais cette fois,

comme je n’ai pas été témoin direct et que Silvio est sur ses gardes en ma

présence, je ne puis que confirmer les nécessités du travail à faire et le mettre

poliment à sa place ; mais c’est la peine d’Anand, et ses larmes soudaines, qui me

bouleversent : il y a ici de tels trésors à choyer, à accompagner, à renforcer…

… VK m’appelle pour me lire la lettre d’I, qui a finalement quitté son travail au

bureau…

… Cette question du temps est aigue : le temps de progresser réellement, le temps

d’accomplir ne serait-ce qu’un pas, irréversible, de toute la conscience et de tout

l’être… Les avances sont constamment contredites ou trompées, abîmées,

compromises – à moins que l’on vive dans l’éternité, libre de la pression des formes

et des circonstances…