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*8-7-1993, Auroville :
Le pari « impossible » de continuer les travaux partout à la fois, pour que
Matrimandir soit entier – malgré tout et sans la moindre garantie extérieure : la
pratique consciente de ce pari, dans le détail et la psychologie multiple du
quotidien, doit porter, certainement, son enseignement et son action
transformatrice… ? Mais je ne sais rien : il n’y a rien dans la tête que ces mille
détails du moment ; au-dessus, c’est le calme et le silence…
Il y aces temps-ci, dans Auroville, une crise grave, agencée par l’association des
réactions du Secrétaire et des visées d’un certain nombre d’Auroviliens… Cet
homme est épris de vengeance et a soif de reconnaissance, et il est déjà parfois un
instrument pour ce qui contredit l’existence même d’Auroville, bien qu’il soit aussi,
parfois, celui du devenir d’Auroville ; il y a encore le passage de la ligne dans les
deux sens, et rien n’est arrêté… Ce qui est critique, comme toujours, c’est le
manque de la qualité nécessaire en « nous »… !
… Après le travail, Kr vient me retrouver ici…
… Ce soir, avec Toine, au bureau, je finis de rédiger le « Progress Report » qui doit
partir demain à Delhi…
*9-7-1993, Auroville :
Soaz et les enfants ont raté leur correspondance à Colombo ; ils devraient arriver
plus tard aujourd’hui…
… Je suis retourné, dans la matinée, au temple de Ganesh, avec Bhavani Shankar ;
il est possible que je m’occupe de refaire l’intérieur en marbre…
… Ce soir Arunasalam est venu sur la terrasse avec moi, pour apprendre quelques
asanas… Cet être aussi est un cadeau…
*10-7-1993, Auroville :
Encore une matinée difficile : une attaque venimeuse de Narayana, suivie presque
aussitôt d’une scène de L.N, qui interfère dans l’organisation du travail que Sunrita
m’a demandé de mettre en route pour elle ; c’est cette espèce de fragmentation
ambivalente, qui brandit Vos noms et se justifie de belles phrases… A chaque fois il
me faut des heures pour retrouver un équilibre et une confiance dans les énergies…
Et, ce soir, visite fulminante d’Arundati, incitée par Narayana… et tous ces petits
mensonges… Puis, I, qui m’a cherché depuis deux jours, et j’essaie d’accompagner,
là, une possibilité d’ouverture…
Enfin, je retrouve Soaz et les enfants à la Guest House pour dîner ; mon Samuel a
maintenant 9 ans, et la tête investie de ces innombrables éléments reçus ; mais la
tendresse et la reconnaissance sont restées vivantes ; et Gwen est une adolescente
en crise, mais avec une beauté d’âme qui transparaît ; Soaz est courageuse,
honnête, et incertaine…
*11-7-1993, Auroville :
C’est dimanche, et L est venu me retrouver ; mais il insiste qu’il veut du travail ici
avec moi et, évidemment, il a besoin d’argent ; je dois pourtant lui refuser ces deux
choses, si tenté je sois de l’aider, car cela aurait trop de conséquences négatives…
… Ce soir, en raccompagnant Kusum à « Promesse », nous nous sommes arrêtés au
temple de Ganesh pour regarder ensemble comment le restaurer et ensemble faire
évoluer le lieu…