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Et l’absence de la main d’œuvre d’Atmarati laisse les lieux, pourtant animés et
occupés par nos équipes, dans un calme soudain et une sorte d’intimité… Nos gars
sont pourtant 150 !
*6-8-1993, Auroville :
Arjun part aux Etats-Unis.
Curieusement, un filet d’énergie se remet à couler, et je me sens moins accablé…
La majorité des ouvriers d’Atmarati sont revenus travailler, mais Parasuraman a dû
« démissionner », ce qui complique les choses…
*8-8-1993, Auroville :
Cette fatigue est corrosive !
Le corps a envie de dormir pour un siècle ! Je ne comprends pas !
L’impression est de ne pas avoir le courage de continuer, de s’accrocher
aveuglément à l’endurance.
Il y a un abcès dans la bouche aussi ; et ce fait, incontrôlable, insaisissable, d’un
phénomène de vieillissement accéléré, qui ne correspond à rien dans la
conscience… Je ne sais rien : c’est une misère !
*9-8-1993, Auroville :
Aujourd’hui j’ai eu le temps de travailler sur l’échafaudage avec l’équipe d’Anand, et
ça coule un peu mieux… Mais toutes sortes de détails tirent sans cesse, avec la
charge supplémentaire de responsabilités, en l’absence d’Arjun, et de Toine qui est
parti ce matin…
… Arundati a écrit une lettre d’accusations folles contre moi, au Secrétaire –
probablement dictée par Narayana -, et le Secrétaire demande maintenant nos
commentaires ! Pourquoi est-ce que je suis toujours la cible de prédilection ? C’est
comme une folie obscure qui cherche constamment à… me détruire !
Est-ce que c’est dû à une attitude essentiellement mauvaise de ma part ? Mais
pourquoi, si tel est le cas, n’en suis-je pas du tout conscient ? C’est pénible !
Et les fonds sont pratiquement à zéro – Madanlal ferme la valve ! -, et nous ne
savons pas quoi faire, dans le sens où nous ne sommes pas capables, ensemble,
d’être sûrs qu’il soit vrai de continuer au même rythme, dans une confiance
aveugle ; devons-nous alors accepter de réduire, de ralentir et de remettre à plus
tard une grande partie du travail ? Il n’y a pas d’indication intérieure claire…
*12-8-1993, Auroville :
Arunasalam, qui fait un très bon travail avec la construction de la nouvelle unité ici,
reste dormir dans la maison, comme un petit enfant heureux…
*14-8-1993, Auroville :
Des centaines et des centaines de visiteurs…
Et toute la soirée jusque tard, à l’amphithéâtre, à préparer le bois pour le Feu, à
disposer les lampes à huile, et arranger les fleurs…