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collectif, soi-disant : Nadaka et son groupe de musiciens veulent présenter une

composition inédite soit à l’amphithéâtre, soit sous le Banyan…

… Au travail jusqu’à 18.30h, et j’ai fermé les portes… Toujours il me faut apprendre

une clarté et une fermeté qui ne soit pas une dureté…

… Bhavani est rentrée de l’hôpital ; Narayana est toujours hostile…

*25-8-1991, Auroville :

Tout l’après-midi de ce dimanche à aider à recevoir les visiteurs ; puis j’ai dû

garder la structure pendant la durée de ce concert imbécile, dans une grande

tension ; je me suis aperçu que Piero était non seulement partie prenante mais

avait eu l’intention d’inviter tout le monde à monter ensuite dans le Chambre ;

notre refus, à Mallika et moi, l’a plus que contrarié ! (Comment ce Lieu que Tu as

voulu réservé à une concentration individuelle privilégiée et protégée peut-il être

abordé ainsi ?!)

Je crois que, de tous les dangers sur ce chemin, celui qui m’effraye le plus

profondément est la bêtise ; parce qu’ici, cela se change en une force active !

Ramalingam est venu me tenir compagnie pendant cette dernière heure difficile ;

lui-même est très révolté par toute cette prétentieuse confusion ; nous entendons

ainsi, à distance, cette caricature de musique, ce bêlement insipide et…

déconcertant ! Et finalement tout s’est dissous…

Mais il y a ces moments clairs où des êtres simples, au cœur vivant, viennent, et

reçoivent, et remercient.

La question, comme d’habitude, est de choisir entre un chemin d’engagement, de

discernement et de discipline, et celui d’une anarchie générale.

Centralement, c’est l’anarchie qui est le plus proche de l’Etat dont l’âme se

souvient ; mais l’anarchie qui se manifesterait ici et maintenant conduirait-elle à

Cela ? Il n’y a pas de réponse…

Et pourtant, dés que quelque chose d’un peu vrai commence de s’installer et que

l’on tente de le servir, on entre de suite en conflit avec des forces qui se réclament

de cette anarchie avec une violence qui en contredit la possibilité même, comme s’il

s’agissait du droit d’un ego collectif.

Et on tourne en rond.

Et il semble que l’on continuera de tourner en rond tant que le nombre d’individus

devenus suffisamment conscients n’atteindra pas un certain seuil. Jusque là, l’on ne

peut que persévérer dans cette ambiguïté profondément insatisfaisante, où les

rôles sont distribués selon des valeurs encore ordinaires, où les réactions déforment

automatiquement tous les mouvements possibles et où l’énergie se perd dans une

inversion de la vraie complémentarité des êtres…

*27-8-1991, Auroville :

Le projet que j’ai rédigé pour l’organisation de l’accès à la Chambre est bien reçu et

sera distribué dés demain dans la communauté…

*28-8-1991, Auroville :

J’ai du mal à rester, à continuer.

Les nuits sont pénibles ; il y a comme un poids sur le corps le matin et je

commence mal les journées, sans élan ni confiance, et les choses se compliquent

d’heure en heure, c’est un rassemblement de contradictions et une multiplication de

petites malhonnêtetés. Les perceptions qui me sont données des uns et des autres