DOSSIER FAMILIAL
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COMPRENDRE LE CALCUL
DE LA RETRAITE
Un conseil: multipliez les simulations pour
étudier lemontant de votre retraite à des âges
différents. Certes, dès 62 ans, vous pouvez
partir quand bon vous semble, sous réserve de
respecter un délai de préavis auprès de votre
employeur. Mais, contrairement à une idée très
répandue, vous n’êtes pas obligé d’atteindre la
durée d’assurance requise correspondant à
votre génération pour faire valoir vos droits à la
retraite. Vous pouvez partir avant. En tant que
salarié du privé, comme vous n’aurez pas tous
vos trimestres, une décote vous sera appliquée.
Ce n’est pas forcément unmauvais calcul. Tout
dépend de ce dont vous avez besoin pour vivre,
une fois en retraite…Autre intérêt de cette
stratégie, elle permet d’échapper aumalus
du régime complémentaire dans certains cas.
Si vous ne remplissez pas les conditions pour
bénéficier d’une retraite à taux plein, le malus
ne s’applique pas. Mais si vous partez avant
67 ans sans avoir la durée d’assurance requise,
c’est le système de l’abattement qui s’applique.
Le taux qui vous est appliqué dépend soit de
votre âge, soit du nombre de trimestres qui
vous manquent pour obtenir le taux plein. Est
retenu ce qui est plus favorable. Or si vous
partez à 62 ans avec un trimestre enmoins,
cet abattement est de 1 %. Il est de 2%avec
deux trimestres enmoins alors que le malus
représente 10%de votre retraite
complémentaire enmoins pendant trois ans
(voir cas pratique).
MORSA IMAGES/GETTY IMAGES -DR
Cas pratique
Retraite complémentaire :
simuler l’impact du malus
Prenons l’exemple d’un salarié du privé à qui il
manque un trimestre pour faire valoir sa retraite
à taux plein à 62 ans.
f
S’il attend d’avoir tous ses trimestres pour
partir en retraite, un malus de 10 % sera appliqué
à sa retraite complémentaire. Celle-ci étant de
42000 euros par an, le manque à gagner s’élève
à 12600 euros sur trois ans (4200 € × 3).
f
S’il décide de faire liquider sa retraite à 62 ans,
sans attendre d’avoir tous ses trimestres, il
échappe au malus mais pâtira d’une décote de
1% sur sa retraite complémentaire, soit 420 euros
par an. S’y ajoutera une décote de 1,25 % sur sa
retraite de base, ce qui représente 258 euros par
an en moins.
« En prenant sa retraite avant d’obtenir le taux
plein, ce salarié gagne 12600 euros, d’un côté, et
perd 678 euros par an, de l’autre. Il lui faudra
presque dix-neuf ans pour que ce manque à
gagner annuel de 678 euros arrive à compenser
le gain de 12600 euros. Cette personne aura
alors 81 ans, soit plus que son espérance
(statistique) d’être encore en vie »,
prévient
Rolland Nino, directeur adjoint de BDO France.
Dans certains
cas, partir avant
l’âge de 62 ans
est un bon calcul
pour éviter le
malus des régimes
complémentaires.