Background Image
Previous Page  84 / 104 Next Page
Basic version Information
Show Menu
Previous Page 84 / 104 Next Page
Page Background

EuroWire – Juillet 2008

82

article technique

valeur de la contrainte dans le revêtement

primaire d’une fibre revêtue standard d’un

diamètre extérieur de 245 μm. Il s’ensuit

que les fibres présentant des couches de

revêtement plus épaisses devraient être

composées par un revêtement primaire à

haute résistance à la cavitation associé avec

un revêtement secondaire à relaxation en

contrainte plus rapide.

2.1.2 Formation de cavités dans le revêtement

primaire.

La

Figure 4

montre des images au

microscope de certaines cavités s’étant

formées dans une fibre revêtue avec un

diamètre extérieur de 500 μm, après une

variation cyclique de la température entre

85ºC et -60ºC. Des ruptures du revêtement

de forme irrégulière et de dimensions

différentes peuvent être observées dans

la couche du revêtement primaire. La

présence de ruptures bien ouvertes

dans le revêtement, représentées sous la

forme de vides, indique l’existence d’une

contrainte triaxiale dans la couche primaire

à température ambiante.

Pour la théorie mécanique de la fracture,

le paramètre représentant la résistance à la

formation de cavités dans un matériau est

défini résistance à la cavitation. Lorsqu’une

contrainte triaxiale atteint ce point critique,

le matériau commence à se déchirer et à

former des cavités internes.

Il a été calculé et prouvé expéri-

mentalement que dans le cas d’un

caoutchouc idéal, la contrainte triaxiale

pour élargir un trou sphérique de petites

dimensions est égale à (5/6)E, où E

représente le module de Young.

[6]

Tout

défaut de réticulation microscopique

dans le matériau peut constituer le point

de rupture initial. Cela signifie que, pour

un revêtement primaire de 1MPa, une

contrainte de traction triaxiale de 0,83MPa

peut déjà causer la formation de cavités

selon un mécanisme d’accroissement

illimité, dans le cas où le matériau de

revêtement se conduirait comme un

caoutchouc idéal. Avec une conception

moléculaire appropriée de la structure

réticulée du revêtement, l’on peut

obtenir la résistance élevée à la cavitation

désirée, avec des valeurs de résistance à la

cavitation considérablement supérieures

au module du revêtement.

Dans ce type de revêtement primaire à

haute résistance à la cavitation, les cavités

de petites dimensions ne s’accroîtront pas

sans limites et le matériau ne subira aucune

rupture même dans le cas de valeurs de

contrainte de traction relativement élevées

dans le revêtement primaire.

2.2 Cavités induites par contraintes

mécaniques

Outre la contrainte hydrostatique et

thermique, la formation de cavités dans

les revêtements primaires peut être

également causée par des contraintes

triaxiales anisotropes résultant d’un

impact mécanique sur la fibre revêtue.

Durant quelques essais de résistance

du revêtement au délaminage, réalisés

en tirant la fibre à travers un système de

rembobinage, il a été remarqué que le

revêtement se déchire lorsque soumis à

des tensions élevées.

[4]

Lorsqu’une force mécanique extérieure est

appliquée à une fibre revêtue, les couches

de revêtement se déforment en générant

un champ de contraintes non uniforme

dans le matériau de revêtement. La

Figure

5

illustre schématiquement la déformation

des couches de revêtement soumises

à une force latérale F. Le revêtement

secondaire étant un matériau beaucoup

plus rigide que le revêtement primaire, la

couche secondaire se conduit comme un

tuyau vide, soumis à une pression latérale,

passant de la forme tubulaire à une

forme ovale, mais sans entraîner aucune

déformation de l’épaisseur du revêtement.

Le revêtement primaire est collé des

deux côtés au verre et au revêtement

secondaire, et il doit se déformer par force

à l’intérieur. Les zones du revêtement

primaire en direction de la force sont

comprimées, et les zones perpendiculaires

à la direction de la force sont soumises à

un allongement. La contrainte de traction

dans ces zones soumises à un allongement

présente un composant triaxial significatif

pouvant causer la cavitation du revêtement

primaire au cas où la contrainte dépasserait

la résistance à la cavitation du revêtement.

La

Figure 6

représente un champ de

contrainte normal moyen calculé par

l’Analyse des Éléments Finis dans la

couche du revêtement primaire d’une

fibre avec une géométrie d’un diamètre

extérieur de 125/240/410 μm, soumise

à une contrainte latérale simulée. Le

résultat montre quantitativement les

différents champs de contrainte allant

de la contrainte de compression (-) à

la contrainte de traction (+). Comme

illustré par la

Figure 6

, les zones soumises

à la contrainte de traction majeure sont

constituées par les points perpendiculaires

à la direction de la force appliquée et

à proximité de l’un et l’autre côté des

interfaces entre le verre et le revêtement

primaire, et entre le revêtement primaire

et le revêtement secondaire. Ce sont les

zones où la cavitation est particulièrement

susceptible de se manifester lorsqu’une

force mécanique latérale est appliquée.

La

Figure 7

illustre quelques exemples de

cavités induites intentionnellement dans

le revêtement primaire, causées par des

impacts mécaniques latéraux. La force

latérale doit être dynamique avec la vitesse,

soit longitudinalement (glissement), soit

perpendiculairement (frappe). Une force

latérale statique ne peut avoir pour résul-

tat que le délaminage. Dans la

Figure 7

,

l’impact mécanique a été créé en faisant

glisser une barre métallique d’un diamètre

de 1mm longitudinalement par rapport à

la fibre.

Avec un appareil réalisé en attachant la

barre métallique à un dispositif d’essai

de frottement automatique, des vitesses

contrôlées et des forces contrôlées ont

été appliquées en ajoutant des poids

différents à l’appareil. Tant la vitesse que

la force d’impact influencent la contrainte

induite dans le revêtement. À des vitesses

très basses, le délaminage a lieu plutôt que

la cavitation du revêtement.

Figure 7

:

Exemples de formation de cavités/délaminage dans la couche du revêtement primaire causés par impacts

mécaniques latéraux

Figure 8

:

Préparation de l’échantillon pour l’essai de résistance à la cavitation

Plaque de verre

Résine (100 μm )

Barre de quartz