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Le commerce national
Les animaux de compagnie
Dans les États des aires de répartition des grands singes en Afrique
centrale, en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est, ce qui est
connu sous le nom de « commerce d’animaux de compagnie » est
la forme la plus répandue du commerce d’animaux vivants. En
Afrique, des grands singes n’ayant pas encore atteint l’âge adulte
sont souvent achetés auprès des trafiquants par des résidents
étrangers, qui cherchent à les sauver des risques qu’ils encourent
(maltraitance, consommation alimentaire), ou par des Africains
désireux d’en faire des animaux domestiques. Cependant, à Bornéo
et à Sumatra, les orangs-outans en bas âge ou orphelins sont plus
souvent capturés et détenus par des chasseurs ou revendus à un
acheteur local, qui se révèle souvent être un fonctionnaire, un mili-
taire ou un homme d’affaires. Bien que cette pratique soit illégale,
les orangs-outans sont détenus à des fins de divertissement ou pour
témoigner du niveau social élevé de leurs propriétaires. Ils sont sou-
vent revendus, à terme, en raison du bénéfice financier qui peut
en être obtenu (Caldecott et Miles, 2005 ; Nijman 2005a, 2005b ;
Nellemann
et al.
, 2007).
Le divertissement
En règle générale, les grands singes ne sont pas achetés à des fins
de divertissement – tout du moins dans les pays qui recouvrent leurs
aires de distribution. En Asie du Sud-Est en revanche, et notamment
en Thaïlande et au Cambodge, des cas d’orangs-outans participant à
des combats de boxe de fortune ont été signalés. En Malaisie, des cas
d’orangs-outans utilisés dans des spectacles réunissant différentes
espèces ont été rapportés. Certains zoos offrent également la possi-
bilité de prendre un petit-déjeuner ou un déjeuner avec un orang-ou-
tan, et des cas de prostitution avec des orangs-outans ont été signalés
à Kalimantan (CITES/GRASP, 2006).
Les séances de photographie en compagnie de grands singes
Dans les lieux touristiques, des photographes proposent souvent aux
touristes de les prendre en photo avec un animal sauvage dans leurs
bras, pour égayer les clichés. Les animaux ayant le plus de succès
pour ces séances sont les primates et félins en bas âge. Ces animaux
sont souvent drogués et leurs canines ont été extraites, afin de limi-
ter les risques de blessures pour les touristes.
TYPES DE MARCHÉ POUR LES GRANDS
SINGES VIVANTS
Le commerce international
Les collectionneurs d’animaux de compagnie
Beaucoup de personnes fortunées, dans différentes parties du
monde, qu’il s’agisse de barons de la drogue, de dictateurs ou
d’hommes d’affaires importants, se plaisent à exhiber leurs richesses
via l’acquisition d’animaux exotiques, pour leur plaisir personnel ou
pour impressionner leur entourage. Dans certaines cultures, où la
remise de cadeaux est essentielle pour s’assurer certaines faveurs ou
conclure une transaction commerciale, on offre parfois des grands
singes à ces personnes fortunées et puissantes. Qu’il s’agisse de col-
lectionneurs ou de donateurs, ces individus sont prêts à débourser
des sommes très importantes pour obtenir des grands singes.
Les centres de reproduction
La contrebande de singes et leur élevage jusqu’à l’âge de la maturi-
té sexuelle, à des fins de reproduction, sont en phase de devenir des
activités commerciales florissantes. Les progénitures sont souvent
vendues à des collectionneurs privés, des zoos peu scrupuleux ou des
parcs animaliers. Des centres de reproduction de ce type ont notam-
ment été découverts en Égypte et en Thaïlande.
Les zoos
Les associations de zoos, telles que l’Association mondiale des zoos
et aquariums, l’Association des zoos et aquariums, l’Association
européenne des zoos et aquariums, et l’Association panafricaine des
zoos, aquariums et jardins botaniques ont adopté des règles interdi-
sant l’utilisation de grands singes dans les spectacles ou pour tout
autre type d’activité commerciale. En outre, leurs membres n’ont
plus l’autorisation d’acquérir des grands singes prélevés directement
dans la nature et ont lancé des programmes de reproduction, en
coordination avec des spécialistes de la conservation, pour empêcher
l’hybridation de différentes sous-espèces et continuer à détenir des
populations en captivité.
Malheureusement, certains des membres de ces associations, ainsi
que des zoos publics et privés qui n’y sont pas rattachés, ne respectent
pas ces règles et se livrent à l’importation clandestine de grands singes.
Certains d’entre eux sont connus pour leur exploitation des singes à des
fins commerciales, via l’organisation de séances photos ou l’inclusion
des singes à des spectacles ou autres activités moralement contestables.