Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  44 / 60 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 44 / 60 Next Page
Page Background

44

Le commerce national

Les animaux de compagnie

Dans les États des aires de répartition des grands singes en Afrique

centrale, en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est, ce qui est

connu sous le nom de « commerce d’animaux de compagnie » est

la forme la plus répandue du commerce d’animaux vivants. En

Afrique, des grands singes n’ayant pas encore atteint l’âge adulte

sont souvent achetés auprès des trafiquants par des résidents

étrangers, qui cherchent à les sauver des risques qu’ils encourent

(maltraitance, consommation alimentaire), ou par des Africains

désireux d’en faire des animaux domestiques. Cependant, à Bornéo

et à Sumatra, les orangs-outans en bas âge ou orphelins sont plus

souvent capturés et détenus par des chasseurs ou revendus à un

acheteur local, qui se révèle souvent être un fonctionnaire, un mili-

taire ou un homme d’affaires. Bien que cette pratique soit illégale,

les orangs-outans sont détenus à des fins de divertissement ou pour

témoigner du niveau social élevé de leurs propriétaires. Ils sont sou-

vent revendus, à terme, en raison du bénéfice financier qui peut

en être obtenu (Caldecott et Miles, 2005 ; Nijman 2005a, 2005b ;

Nellemann

et al.

, 2007).

Le divertissement

En règle générale, les grands singes ne sont pas achetés à des fins

de divertissement – tout du moins dans les pays qui recouvrent leurs

aires de distribution. En Asie du Sud-Est en revanche, et notamment

en Thaïlande et au Cambodge, des cas d’orangs-outans participant à

des combats de boxe de fortune ont été signalés. En Malaisie, des cas

d’orangs-outans utilisés dans des spectacles réunissant différentes

espèces ont été rapportés. Certains zoos offrent également la possi-

bilité de prendre un petit-déjeuner ou un déjeuner avec un orang-ou-

tan, et des cas de prostitution avec des orangs-outans ont été signalés

à Kalimantan (CITES/GRASP, 2006).

Les séances de photographie en compagnie de grands singes

Dans les lieux touristiques, des photographes proposent souvent aux

touristes de les prendre en photo avec un animal sauvage dans leurs

bras, pour égayer les clichés. Les animaux ayant le plus de succès

pour ces séances sont les primates et félins en bas âge. Ces animaux

sont souvent drogués et leurs canines ont été extraites, afin de limi-

ter les risques de blessures pour les touristes.

TYPES DE MARCHÉ POUR LES GRANDS

SINGES VIVANTS

Le commerce international

Les collectionneurs d’animaux de compagnie

Beaucoup de personnes fortunées, dans différentes parties du

monde, qu’il s’agisse de barons de la drogue, de dictateurs ou

d’hommes d’affaires importants, se plaisent à exhiber leurs richesses

via l’acquisition d’animaux exotiques, pour leur plaisir personnel ou

pour impressionner leur entourage. Dans certaines cultures, où la

remise de cadeaux est essentielle pour s’assurer certaines faveurs ou

conclure une transaction commerciale, on offre parfois des grands

singes à ces personnes fortunées et puissantes. Qu’il s’agisse de col-

lectionneurs ou de donateurs, ces individus sont prêts à débourser

des sommes très importantes pour obtenir des grands singes.

Les centres de reproduction

La contrebande de singes et leur élevage jusqu’à l’âge de la maturi-

té sexuelle, à des fins de reproduction, sont en phase de devenir des

activités commerciales florissantes. Les progénitures sont souvent

vendues à des collectionneurs privés, des zoos peu scrupuleux ou des

parcs animaliers. Des centres de reproduction de ce type ont notam-

ment été découverts en Égypte et en Thaïlande.

Les zoos

Les associations de zoos, telles que l’Association mondiale des zoos

et aquariums, l’Association des zoos et aquariums, l’Association

européenne des zoos et aquariums, et l’Association panafricaine des

zoos, aquariums et jardins botaniques ont adopté des règles interdi-

sant l’utilisation de grands singes dans les spectacles ou pour tout

autre type d’activité commerciale. En outre, leurs membres n’ont

plus l’autorisation d’acquérir des grands singes prélevés directement

dans la nature et ont lancé des programmes de reproduction, en

coordination avec des spécialistes de la conservation, pour empêcher

l’hybridation de différentes sous-espèces et continuer à détenir des

populations en captivité.

Malheureusement, certains des membres de ces associations, ainsi

que des zoos publics et privés qui n’y sont pas rattachés, ne respectent

pas ces règles et se livrent à l’importation clandestine de grands singes.

Certains d’entre eux sont connus pour leur exploitation des singes à des

fins commerciales, via l’organisation de séances photos ou l’inclusion

des singes à des spectacles ou autres activités moralement contestables.