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Pourtant, c’est évident, j’ai besoin pour m’éveiller de cette pression dans les
circonstances, de ces chocs psychologiques…
*1-3-1973, Paris :
Il y a quelques temps, un frère m’a rapporté ce que Satprem lui avait dit de moi :
« Il a beaucoup de qualités, mais un énorme ego… ». Peut-être est-ce bien cela en
effet qu’il faut dire… En l’entendant j’avais senti comme si Satprem avait trahi notre
amour… Mais n’est-ce pas cet ego qui me fait désirer mourir et me terrer dans un
coin, loin de tous avec ma douleur et mon impasse ?
Je n’ai que Toi pour vaincre et changer…
L’ego est tout. Mais il n’est pas les fleurs du « Samadhi » et il n’est pas l’escalier qui
monte à Ta chambre…
*2-3-1973, Paris :
C’est Toi seule qui portes l’amour suprême pour changer le monde et c’est Toi qui
m’as fait naître et contracter ces liens.
C’est pourquoi le travail que Tu fais en moi est comme une opération très pénible,
c’est pourquoi Tu m’as demandé d’avoir de l’endurance et c’est pourquoi j’ai tant de
mal à me soumettre…
Lorsque je regarde avec ces yeux – ceux d’une nature asourique qui éprouve une
intense admiration et dévotion pour Ton atmosphère – je ressens quelque chose
d’unique. Tous, nous sommes petits et médiocres. Seul l’Amour divin aime, est réel.
… Toute chose me vient comme Ton Aide pour que j’assume ma nature et T’en
fasse l’offrande, et c’est avec quelle tendresse, avec quelle douceur, avec quel don
de Toi Même, que Tu m’entoures et m’aides à vivre les jours…
*5-3-1973, Paris :
Je voudrais bien parfois que Tu me parles un peu, que Tu me dises ce que Tu
attends de moi…
Ce matin une lettre de Nata, qui me trouble beaucoup. Il me dit que Tu es presque
toujours en transe et qu’il n’a pu Te demander ; mais il me dit aussi que si je veux
revenir, je dois me réconcilier avec André et Pourna… Mais, Douce Mère, c’est eux
qui sont contre moi et non le contraire… c’est seulement par Ta Grâce que leur
attitude peut changer… Il me dit aussi que je ne dois plus lui envoyer mes
traductions de « Savitri », qu’il ne peut plus s’en occuper… Sa lettre est très
différente, j’y sens une froideur… Je ne sais rien. Que veux-Tu que je fasse ?
*7-3-1973, Paris :
Je suis comme à la dérive… Mes efforts sont dérisoires pour repousser toutes les
suggestions qui m’arrivent ; je suis comme le défenseur d’un fort assailli de tous
côtés, je ne suis pas l’habitant de la demeure…
Quelque part il y a comme une toute petite certitude joyeuse, un rire d’évidence, un
œil qui se moque de toutes ces difficultés et ces mélanges et ces épais malentendus
si sérieux, un rire qui rie à l’avance des difficultés à venir, si sérieuses ; une
certitude que je verrai, c’était ridicule tous ces problèmes et ces dilemmes…
ridicule !