Table of Contents Table of Contents
Previous Page  918 / 1424 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 918 / 1424 Next Page
Page Background

918

Yanne est venue me voir pour me demander d’écrire un article sur mon expérience

de Matrimandir dans « Auroville Aujourd’hui », insistant que je dois me sentir libre

d’exprimer ma « subjectivité »… ! A priori, cela me tente et m’intéresse ; et j’ai

trouve cela plutôt courageux de sa part…

… L est venu me rejoindre ici après le travail : c’est quelque chose de doux, de pur

et d’heureux, à ce niveau…

*27-7-1991, Auroville :

Au cours des moments de repos hier, puis dans la nuit, j’ai rédigé un texte en

réponse à l’invitation de Yanne ; je le corrigerai en la tapant ; il va me falloir le

réduire et je ne sais pas comment, car il y a déjà d’importantes lacunes ; mais elle

m’a donné 700 mots : ce n’est rien !

… J’ai exprimé à Arjun ma réticence et mes réserves quant à cette nouvelle

entreprise de fabrication des disques par l’équipe « Tecnica » de Silvio, avant de

devoir marquer les fondations de l’atelier demandé ; mais Arjun ne comprend pas

bien ; nous ne partageons pas nos perceptions dans ce domaine…

… Annappa est déterminé à revenir vivre ici avec sa famille, en Février prochain, et

il a décidé de s’en remettre… à moi ! Il est si tendre et vibrant dedans, c’est une

joie de le revoir… !

… Avec le travail de John H qui s’ajoute au mien, la journée devient une chaîne

ininterrompue de bribes… tant pis pour mon goût du travail physique concentré ! Et

il y a tous ces trousseaux de clés… !

*A propos du Matrimandir, texte pour « Auroville Aujourd’hui » :

« Quand Yanne est venue me trouver sur le chantier pour m’inviter à écrire à

propos du Matrimandir, nous avons d’abord échangé quelques paroles sur l’étape

présente des travaux ; puis elle a introduit la notion de subjectivité, en exprimant

le souhait que je me sente libre de rendre mon propre témoignage.

Justement, l’existence même du Matrimandir implique de tendre par-delà cette

dualité inhérente à notre condition : où est l’objectivité réelle – est-elle accessible ?

La présence du Matrimandir, les demandes et les besoins de sa construction, jusque

dans les détails les plus infimes, nous obligent à franchir des frontières, à

contempler l’impossible, à se laisser saisir.

Mère un jour, dans une intensité de question, l’a formulé ainsi :

‘La seule objectivité, c’est le Suprême…’

Comme le Soleil, symbole du Divin, Matrimandir se tient au-delà de ces frontières ;

et pourtant ce sont des corps et de la matière mentalisée qui le rendent tangible…

Comme le Soleil, Matrimandir est un Fait gratuit – non mérité : un don pur, un

présent de Présence pour tous et pour tout, sans distinction, sans préférence, un

rayonnement qui jaillit d’une source inépuisable, exempte de jugement ; une

Présence à la fois inaltérable, incontournable, et génératrice du Possible…

Nous disons : ‘l’unité’ ; nous disons : ‘la vérité’…

Mais l’unité ne se fabrique pas, la vérité ne se fait pas. Elles SONT.

C’est à nous d’apprendre à disparaître dans le Sens, pour que se manifeste l’Etat

qui est leur demeure naturelle.