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Yanne est venue me voir pour me demander d’écrire un article sur mon expérience
de Matrimandir dans « Auroville Aujourd’hui », insistant que je dois me sentir libre
d’exprimer ma « subjectivité »… ! A priori, cela me tente et m’intéresse ; et j’ai
trouve cela plutôt courageux de sa part…
… L est venu me rejoindre ici après le travail : c’est quelque chose de doux, de pur
et d’heureux, à ce niveau…
*27-7-1991, Auroville :
Au cours des moments de repos hier, puis dans la nuit, j’ai rédigé un texte en
réponse à l’invitation de Yanne ; je le corrigerai en la tapant ; il va me falloir le
réduire et je ne sais pas comment, car il y a déjà d’importantes lacunes ; mais elle
m’a donné 700 mots : ce n’est rien !
… J’ai exprimé à Arjun ma réticence et mes réserves quant à cette nouvelle
entreprise de fabrication des disques par l’équipe « Tecnica » de Silvio, avant de
devoir marquer les fondations de l’atelier demandé ; mais Arjun ne comprend pas
bien ; nous ne partageons pas nos perceptions dans ce domaine…
… Annappa est déterminé à revenir vivre ici avec sa famille, en Février prochain, et
il a décidé de s’en remettre… à moi ! Il est si tendre et vibrant dedans, c’est une
joie de le revoir… !
… Avec le travail de John H qui s’ajoute au mien, la journée devient une chaîne
ininterrompue de bribes… tant pis pour mon goût du travail physique concentré ! Et
il y a tous ces trousseaux de clés… !
*A propos du Matrimandir, texte pour « Auroville Aujourd’hui » :
« Quand Yanne est venue me trouver sur le chantier pour m’inviter à écrire à
propos du Matrimandir, nous avons d’abord échangé quelques paroles sur l’étape
présente des travaux ; puis elle a introduit la notion de subjectivité, en exprimant
le souhait que je me sente libre de rendre mon propre témoignage.
Justement, l’existence même du Matrimandir implique de tendre par-delà cette
dualité inhérente à notre condition : où est l’objectivité réelle – est-elle accessible ?
La présence du Matrimandir, les demandes et les besoins de sa construction, jusque
dans les détails les plus infimes, nous obligent à franchir des frontières, à
contempler l’impossible, à se laisser saisir.
Mère un jour, dans une intensité de question, l’a formulé ainsi :
‘La seule objectivité, c’est le Suprême…’
Comme le Soleil, symbole du Divin, Matrimandir se tient au-delà de ces frontières ;
et pourtant ce sont des corps et de la matière mentalisée qui le rendent tangible…
Comme le Soleil, Matrimandir est un Fait gratuit – non mérité : un don pur, un
présent de Présence pour tous et pour tout, sans distinction, sans préférence, un
rayonnement qui jaillit d’une source inépuisable, exempte de jugement ; une
Présence à la fois inaltérable, incontournable, et génératrice du Possible…
Nous disons : ‘l’unité’ ; nous disons : ‘la vérité’…
Mais l’unité ne se fabrique pas, la vérité ne se fait pas. Elles SONT.
C’est à nous d’apprendre à disparaître dans le Sens, pour que se manifeste l’Etat
qui est leur demeure naturelle.