napolitains chargés de rénover le palais. À voir
absolument : la tour Heurtault, énorme cylindre
de 20 m de diamètre. Grâce à sa rampe hélicoï-
dale, cavaliers et carrosses pouvaient accéder au
château depuis la ville basse – 30mètres plus bas !
On notera la délicate harmonie des deux ailes de
logis du château, en pierre blanche de tuffeau,
l’une conservant l’influence Moyen Âge, tandis
que l’autre (l’aile Charles VIII), avec ses lucarnes
à pinacles, signe déjà la Renaissance. Mais la vue
depuis le château fascine tout autant que le lieu,
classé par l’Unesco. Les jardins paysagers offrent
en effet une vue époustouflante sur le fleuve et le
poétique méli-mélo des toits d’ardoise de la ville.
C’est ici que François 1
er
invita Léonard de Vinci
à séjourner. Après avoir franchi les Alpes à dos de
mulet, transportant trois toiles dont la
Joconde,
le génie italien s’installa ainsi au manoir du Clos
Lucé, à Amboise, où il vécut et conçut de nom-
breux projets, de 1516 jusqu’à sa mort en 1519.
Dans le parc, petits et grands peuvent actionner
grandeur nature 12 machines géantes conçues
par le génie visionnaire, et mises en scène avec
les technologies modernes : vis d’Archimède,
char d’assaut, pont tournant, ou bateau à aubes…
En longeant la Loire vers l’est, le grand aquarium
de Touraine mérite le détour : on y arpente un
tunnel de 15 mètres, environné de requins et
autres hôtes de l’Indo-Pacifique ! Soixante bas-
sins hébergent également des espèces locales
mais aussi des piranhas et des caïmans. Lemust :
le bassin tactile où les carpes koï viennent (quasi)
au contact du visiteur.
UNE TERRE DE VIGNOBLES
Mais la richesse du terroir, c’est aussi le
vignoble et ses hommes.
Loin de la foule,
entre ceps et caves, faites connaissance avec
la Touraine des Tourangeaux, celle de l’inté-
rieur, grâce à la route touristique des vignobles
Touraine-Val de Loire, de part et d’autre de la
Loire. Rive gauche, entre la Loire et le Cher, c’est
l’appellation d’origine contrôlée (AOC) Montlouis :
380 ha de vignoble dessinant plateaux et coteaux
en pente douce vers le Sud. L’occasion de visi-
ter une cave et de vous offrir une dégustation,
souvent agrémentée de savoureuses rillettes, de
rillons et de fromages du pays. Blancs secs racés,
moelleux tendres et amples, rouges fruités, rosés
légers sans oublier les vins defines bulles auxnotes
d’amande et de coing : il y ena pour tous les goûts !
Et pour en savoir plus, un saut à Montlouis, à la
Cave touristique des vignerons deMontlouis. Dans
cette demeure troglodyte, creusée dans le roc au
MoyenÂge, unmusée retrace la culture de la vigne
auXIX
e
siècle. Après avoir admiré la vue époustou-
flante sur la Loire, il faudra la traverser pour entrer,
rive droite, enpays duvouvray : unautre voyage de
saveurs ! 2 200 ha de coteaux, deNoisay jusqu’aux
environs de Tours, à 20 km. Le paysage vallonné
offre une foule de pauses-découvertes des vins de
l’AOC vouvray, tous blancs, en version mousseux
ou tranquille, des blancs secs typés aux moelleux
amples. Gaudrelle, Valmer, Huet, Rochecorbon :
les château producteurs sont aussi beaux à visi-
ter que leurs vins doux à déguster. En quittant
Rochecorbon, un crochet par la D77 conduira les
mélomanes à la grange de Meslay, haut lieu de la
musique de chambre en Europe. Avec sa specta-
culaire charpente en chêne, telle une cathédrale
de bois, le site accueille chaque année depuis 1964
des interprètes prestigieux, pour les « Fêtes musi-
cales enTouraine », créées par lepianiste Sviatoslav
Richter. De là, Tours n’est plus qu’à 9 km : les deux
clochers de sa cathédrale pointent déjà.
#
Le chœur
de la
chapelle du
château de
Chenonceau
abrite
des vitraux
réalisés
en 1954
par le maître
verrier
Max Ingrand.
Franck Charel - Détours en France
Détours en France
/ Supplément spécial Indre-et-Loire
Le parc
des Mini-
Châteaux
présente
45miniatures
des plus
beaux
fleurons du
Val de Loire.
Roland Seitre
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