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137

article technique

EuroWire – Mars 2009

De nombreux paramètres empiriques ont été

proposés pour compenser la consommation

incomplète des échantillons soumis à des

essais. Un de ces paramètres, connu comme

facteur fumée, a été récemment utilisé

avec des calorimètres mesurant le taux de

dégagement de la chaleur à petite échelle,

et associe les deux aspects cités plus haut:

l’occultation de la lumière et le taux de

dégagement de la chaleur.

La méthode d’essai la plus commune, à

petite échelle pour la mesure de la fumée

générée de la combustion de produits, est

la chambre à fumée NBS traditionnelle,

dans le mode vertical, conformément à la

norme ASTM E662. Étant donné le nombre

élevé de paramètres possibles en mesure

d’influencer la propagation de la combustion

et de la fumée, il n’est pas possible de

simuler un scénario d’incendie réel dans

la chambre à fumée NBS. Toutefois, il est

possible d’évaluer la génération de fumée

de différents composés dans des conditions

limites identiques. La norme ASTM exige des

mesures dans les deux modes: non-flambant

(échantillon fixé en position verticale

et exposé uniquement à une source de

chaleur radiante) et le mode flambant (avec

combustion à la base de l’échantillon).

La fumée ainsi générée réduit l’intensité d’un

rayon de lumière traversant la chambre en

direction verticale.

Toxicité

: Enfin, le danger d’incendie est

également associé, du moins dans une

certaine mesure, à la toxicité de la fumée

elle-même. La cause principale étant l’oxyde

de carbone (CO), le produit toxique le plus

important dans tout incendie, généré par

la totalité des matériaux organiques dans la

combustion. Durant la combustion le PVC,

par rapport à d’autres matériaux, dégage

une quantité de chlorure d’hydrogène et une

petite quantité de monoxyde de carbone.

Ces deux substances sont toxiques, mais avec

une différence fondamentale. Le chlorure

d’hydrogène est immédiatement perceptible

et irritant, et dégage une odeur âcre qui

stimule les personnes à abandonner la zone

concernée. En outre, cet acide se dépose sur

les parois et disparaît rapidement de la masse

gazeuse. L’oxyde de carbone, par contre,

est inodore et sans saveur et s’accumule

dans une concentration suffisante à causer

une perte de conscience avant l’évacuation

de la zone concernée. C’est l’oxyde de

carbone, avec la chaleur et la fumée qui se

développe avec la combustion des matériaux

organiques, le principal responsable des

décès durant les incendies: il est connu

comme “l’assassin silencieux”.

En ce qui concerne le risque de formation de

dioxines (normalement liée à la combustion

incontrôlée

des

matériaux

contenant

le chlore), plusieurs études ont mis en

évidence que les quantités émises durant

un incendie accidentel sont négligeables: Il

n’y a aucune augmentation appréciable du

niveau général des dioxines présentes dans

l’atmosphère (les niveaux sont inférieurs

à 0,1%). Par conséquent, il n’existe aucun

risque supplémentaire pour les personnes

ou pour l’atmosphère dans le cas d’incendie

entraînant des quantités élevées de PVC.

2 Les composés de PVC:

une contribution à la

soutenabilité

La tendance des ces dernières années

consiste à éliminer les risques pour

l’environnement et pour la santé humaine.

La directive RoHS (2002/95 EC) réglemente

la “restriction de l’utilisation de certaines

substances

dangereuses

dans

les

équipements électriques et électroniques”.

Cette directive bannit l’introduction sur

le marché de nouveaux équipements

électriques et électroniques ayant une teneur

trop élevée en plomb, cadmium, mercure,

chrome hexavalent, et des retardeurs de

flamme bromés (les biphényles polybromés

ou PBB) et les diphéniléthers polybromés

(PBDE).

Il ne s’agit que du premier pas vers la

production

de

matériaux

respectant

l’environnement.

Le Règlement REACH EC 1907/2006 relatif à

l’Enregistrement, l’Évaluation, l’Autorisation

et la Restriction des produits chimiques

(Registration Evaluation and Authorisation

of Chemicals) est entré en vigueur le 1er

juin 2007, dans le but d’augmenter le niveau

de protection de la santé humaine et de

l’atmosphère. Ce règlement comprenait

également la promotion de méthodes

alternatives pour l’évaluation des dangers

inhérents aux produits chimiques ainsi que la

libre circulation de substances dans l’ UE, en

renforçant en même temps la compétitivité

et l’innovation.

Les priorités du règlement REACH sont les

suivantes:

L’enregistrement d’environ 30 000 substances,

commercialisées et produites avant 1981

ou importées en quantités d’1 tonne par

an; en définissant le principe OSOR (one

substance, one registration) “une substance,

un enregistrement” visant à invertir la

soi-disant charge de la preuve, en imposant

aux producteurs ou aux importateurs de

démontrer que la commercialisation de

leur produits chimiques peut avoir lieu

sans entraîner aucun danger pour la santé

humaine et pour l’environnement.

Autorisation et remplacement des

substances dangereuses, en s’assurant

que les risques sont contrôlés de façon

appropriée et que ces substances sont

remplacées par des substances ou des

technologies appropriées

Obligation de diligence de la part des

fabricants, des importateurs et des

utilisateurs

Restrictions

dans

les

applications

spécifiques

Haut niveau de protection de la santé

humaine et de l’environnement en cas

d’utilisation de produits chimiques

Communication des informations et

partage des données selon le principe

“no data, no market” (“pas de données,

pas de marché”)

Grâce à sa versatilité dans plusieurs

applications et aux coûts compétitifs, le PVC

est toujours un matériau d’élection pour

l’industrie du bâtiment ainsi que pour les

outillages et les équipements du secteur

médical, et ce dès son apparition à grande

échelle au début des années ’50.

Au cours de cette dernière décennie, les

méthodes de fabrication des résines et les

caractéristiques des stabilisateurs ont subi

un changement énorme dû aux restrictions

des règlements en matière de substances

dangereuses, et aux efforts visant à obtenir

des matériaux recyclables et conformes aux

exigences de soutenabilité.

Les stabilisateurs du PVC ont été longuement

examinés et la préoccupation majeure

concerne les produits contenant des métaux

lourds. Par conséquent, nombreuses sont

les restrictions imposées par l’industrie,

par les règlements gouvernementaux et

par les utilisateurs du PVC. Un exemple de

la versatilité du PVC est représenté par le

remplacement des stabilisateurs à base de

plomb avec d’autres systèmes sans métaux

lourds tels que les stabilisateurs à base de

Ba-Zn, Ca-Zn et Al/Mg/Ca/Zn.

3 Objectifs pour le

développement

des composés FREC

(Flame Retardant

Eco Compounds)

Le projet de B & B Compounds visait à

développer une nouvelle gamme de

composés de PVC éco-compatibles et

ignifuges. Il existe plusieurs options tech-

nologiques disponibles pour remplacer les

stabilisateurs à base de métaux lourds et

le Sb

2

O

3

.

3.1 La fonction des stabilisateurs dans le PVC

Lorsque le PVC est traité à des températures

élevées, il se dégrade par déshydrochloration,

par scission de chaîne et par réticulation de

macromolécules. Le chlorure d’hydrogène

(HCL) libre se dégage en entraînant la

décoloration de la résine ainsi que des

changements des propriétés physiques

et chimiques significatifs. Le dégagement

de HCL a lieu par élimination de la chaîne

du polymère; la décoloration est due à

la formation de séquences de polyènes

conjugués de 5 à 30 doubles liens (réaction

primaire).

Les réactions successives de polyènes

conjugués hautement réactifs causent

la réticulation ou la scission de la chaîne

polymérique, et forment du benzène et des

traces minimales de benzène condensé